L'Australie va connaître une augmentation des jours de chaleur extrême et un allongement de la saison des feux de brousse au fur et à mesure que les gaz à effet de serre poussent les températures à la hausse, met en garde une étude scientifique publiée mardi.

La température moyenne en Australie est de presque un degré supérieur à la moyenne enregistrée il y a un siècle, selon cette étude menée conjointement par l'Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO) et le Bureau de la Météorologie.

Sept des dix années les plus chaudes ont été observées depuis 1998 tandis qu'au cours des quinze dernières années, la fréquence des mois extrêmement chauds a été multipliée par cinq.

2013 a été l'année la plus chaude en Australie depuis le début de la collecte des statistiques météo, en 1910.

Megan Clark, directrice du CSIRO, le principal organisme de recherche scientifique d'Australie, a souligné que le climat s'est réchauffé dans tous les États de cet immense pays, et en toute saison.

«L'Australie possède un des climats les plus variables au monde. Malgré cela, au fil des décennies, nous continuons d'observer une hausse des températures, un réchauffement des océans, des changements dans la pluviométrie et une élévation du niveau de la mer», a-t-elle déclaré.

«La température à la surface de l'océan a augmenté de 0,9 degré depuis 1900 et la concentration des gaz à effet de serre se poursuit».

En fonction de l'impact des émissions de gaz à effet de serre, les températures sur l'île-continent pourraient augmenter de 1 à 2,5 degrés d'ici à 2070, par rapport à la moyenne enregistrée entre 1980 et 1999.

L'été australien (décembre-février) est marqué chaque année par de violents feux de brousse, qui ravagent les terres et détruisent souvent des habitations.

Et le phénomène devrait s'amplifier, selon cette étude publiée tous les deux ans. «Un accroissement du nombre de jours de chaleur extrême est attendu dans le sud et l'est de l'Australie, avec un rallongement de la saison des feux dans ces régions», note-t-elle.

Selon Jim Salinger, un climatologue à l'université d'Auckland, la hausse des températures en Australie pourrait encourager une partie de la population à s'installer en Nouvelle-Zélande, qui bénéficie d'un climat plus frais.

«Avec de telles tendances, je prévois un renversement des flux de migration à travers la mer de Tasmanie, avec un nombre croissant d'Australiens s'installant en Nouvelle-Zélande», a-t-il dit.

Les flux migratoires se font actuellement de la Nouvelle-Zélande vers l'Australie, qui jouit d'une forte croissance économique.