Le chef du Pentagone Chuck Hagel a annoncé vendredi que les États-Unis comptaient affirmer leur présence en Arctique tout en appelant les pays qui se partagent ce territoire victime du réchauffement climatique à éviter tout conflit.

En dévoilant depuis le Canada la première stratégie américaine pour l'Arctique, le secrétaire à la Défense a expliqué que l'armée avait commencé à s'adapter au réchauffement climatique dans la région.

La fonte accélérée de la banquise ouvre de nouveaux passages dans les routes maritimes et facilite l'accès aux ressources naturelles encore intactes.

À l'occasion d'une conférence sur la sécurité à Halifax, Chuck Hagel a affirmé qu'il revenait aux huit pays riverains de l'Arctique (États-Unis, Canada, Russie, Danemark, Norvège, Suède, Finlande, Islande) de «travailler ensemble à construire une région sûre et pacifique».

«Au cours de l'histoire, l'humanité a toujours fait la course pour repousser les frontières. Et à chaque fois, les découvertes ont rapidement été suivies de conflits», a-t-il rappelé. «Nous ne pouvons pas refaire l'histoire mais nous pouvons nous assurer qu'elle ne se répétera pas en Arctique».

L'idée des Américains, a précisé le ministre, est d'établir des liens militaires plus forts avec les autres pays, et notamment avec la Russie «qui partage avec le Canada et les États-Unis des intérêts communs en Arctique».

Un responsable du Pentagone s'exprimant sous couvert de l'anonymat a affirmé que les relations avec la Russie «étaient très positives ces dernières années».

Le président russe Vladimir Poutine avait annoncé en septembre ses intentions de rouvrir une base en Arctique pour surveiller la route maritime du Nord, devenue de plus en plus navigable ces dernières années.

Les États-Unis affirment dans leur stratégie pour l'Arctique qu'ils «exerceront leur souveraineté» sur leur territoire et qu'ils préserveront la liberté de naviguer dans leurs eaux.

Depuis plus de cinq ans, a précisé Chuck Hagel, 22 000 troupes et 5000 gardes nationaux sont déployés en Alaska, ainsi que des sous-marins nucléaires et des C-130, un avion de transport militaire, équipés de skis.

Le document recommande que les États-Unis n'accentuent pas leur présence militaire pour éviter de pousser les autres pays à l'escalade. Au contraire, le Pentagone doit continuer «son approche collaborative en matière de sécurité» dans le but d'empêcher des tensions potentielles.