Les grandes ONG environnementales ont claqué jeudi la porte de la conférence internationale sur le climat à Varsovie, un coup d'éclat sans précédent pour dénoncer des pourparlers censés poser les fondations du grand accord de 2015, mais qui ne «débouchent sur rien».

«Les organisations et mouvements représentant la société civile aux quatre coins du monde ont décidé de faire un meilleur usage de leur temps en se retirant des pourparlers de Varsovie», ont-elles expliqué.

Cette conférence «ne débouche sur rien», ont tranché Greenpeace, Oxfam, WWF, les Amis de la Terre Europe, la Confédération internationale des syndicats, et ActionAid International.

À peu près 800 personnes, de simples militants qui manifestaient à l'extérieur du centre de conférence et des activistes très impliqués dans les divers pourparlers, ont donc quitté les lieux.

À la veille de la clôture officielle, ce geste a donné un coup à une conférence qui peine à produire des résultats.

«J'ai une forme de compréhension vis-à-vis de ce départ, même s'il renforce ma détermination et notre responsabilité» en tant que pays hôte de la conférence climat de 2015, a déclaré le ministre français de l'Environnement, Philippe Martin.

Au terme de près de dix jours de pourparlers, la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, a regretté jeudi matin que «les négociations n'avancent pas».

«Nous ne pouvons pas nous offrir de faire marche arrière par rapport à Durban»,  a-t-elle averti, faisant allusion à la conférence de l'ONU en 2011 lors de laquelle la communauté internationale s'est donné pour objectif de sceller un accord en 2015.

Cet accord sur les réductions d'émissions des gaz à effet de serre, qui doit entrer en vigueur en 2020, doit être universel, légalement contraignant, et suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement à 2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Pour l'heure, le monde est sur la trajectoire d'un réchauffement de près de 4 °C.

Mais le chemin vers Paris est pavé d'obstacles, le principal étant le partage des responsabilités entre pays industrialisés et en développement, notamment les grands émergents, dont la Chine, premier pollueur au monde.

Ces derniers insistent pour ne pas être traités comme les pays du Nord, responsables historiquement du réchauffement, et mettent également en avant leur «droit au développement».

Cette position est fermement rejetée par les États-Unis, qui refusent que la Chine bénéficie d'un traitement de faveur. «Nous devons laisser l'idéologie à la porte», a lancé jeudi le négociateur en chef américain Todd Stern.

Un accord basé sur cette ligne de partage «ne fonctionnera pas», a-t-il déclaré.

Quelques minutes après ce discours, le négociateur chinois le ministre Zhenhua Xie insistait : il y a d'un côté des pays en cours «d'industrialisation» et d'autres «qui sont post-industriels», et «cette division subsistera après 2020».

Selon le directeur de Greenpeace International Kumi Naidoo, «la Chine peut changer la donne, mais elle n'a pas encore traduit ses efforts nationaux en engagements constructifs dans ces pourparlers».

Pour autant, les pays du Nord n'ont pas été épargnés par les ONG qui critiquent le recul du Japon, de l'Australie, et du Canada en matière de lutte contre le changement climatique.

Et sur la question de l'aide financière aux pays du Sud, «les gouvernements ont craché au visage de ceux qui souffrent du changement climatique», selon M. Naidoo.

Les pays du Sud exigent plus de «visibilité» sur l'aide de 100 milliards de dollars par an promise d'ici 2020 pour les aider à faire face au réchauffement.

Une petite avancée a néanmoins été enregistrée jeudi sur le «Fonds d'adaptation» qui sera doté de 100 millions de dollars, comme le souhaitaient les pays du Sud, a annoncé la France, qui a mis 5 millions dans l'escarcelle.

Autre dossier épineux : la création d'un mécanisme pour prendre en compte «les pertes et dommages» subis par le Sud à cause du changement climatique.

La France insiste également pour que le texte adopté à Varsovie comprenne un engagement que l'accord de 2015 contiendra des «chiffres».

Aussi, le ministre Zhenhua Xie, a appelé à ce que l'accord de 2015 comprenne des «objectifs quantité de réduction drastique d'émissions de GES» pour les pays industrialisés, et que les pays du Sud ne s'engagent qu'à «renforcer leurs efforts» en ce sens.

Selon le directeur de Greenpeace international Kumi Naidoo, «la Chine peut changer la donne, mais elle n'a pas encore traduit ses efforts nationaux en engagements constructifs dans ces pourparlers».

Pour autant, les pays du Nord ne sont pas épargnés par les ONG qui critiquent le recul du Japon, de l'Australie, et du Canada en matière de lutte contre le changement climatique, et que, sur la question de l'aide financière aux pays du Sud, «les gouvernements ont craché au visage de ceux qui souffrent du changement climatique», selon M. Naidoo.

Les pays du Sud exigent plus de «visibilité» sur l'aide de 100 milliards de dollars par an promise d'ici 2020 pour les aider à faire face au réchauffement, et la création d'un mécanisme pour prendre en compte «les pertes et dommages» subis à cause du changement climatique.

Ces deux dossiers, la formulation d'un calendrier des différentes étapes jusqu'à Paris, ainsi que la nature des engagements attendus dans l'accord de 2015 - la France veut qu'ils soient «chiffrés» - restaient les points durs des négociations jeudi matin.