Le changement climatique va créer ou accroître la pénurie en eau pour environ 500 millions de Terriens, dans le scénario optimiste d'un réchauffement contenu à 2 °C en 2100, notamment en Asie, en Afrique du Nord et dans la région méditerranéenne, selon une étude parue mardi.

En cas de réchauffement de 3,5 °C, soit la trajectoire actuellement suivie par la planète, quelque 700 millions de personnes pourraient être concernées, estime cette étude de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Postdam (PIK) publiée dans Environmental Research Letters.

L'étude tente de mieux mesurer l'impact du réchauffement climatique sur la disponibilité en eau douce dans les prochaines décennies, alors que 1,3 milliard de personnes vivent déjà dans des régions en pénurie d'eau.

La situation de pénurie en eau correspond à moins de 1000 m3 d'eau par personne et par an, rappelle Dieter Gerten, l'un des auteurs. À partir de différents scénarios possibles de réchauffement en 2100 par rapport à l'époque pré-industrielle, les chercheurs ont évalué le nombre de personnes qui entreraient en situation de pénurie ou, pour celles vivant déjà dans des régions en pénurie, qui connaîtraient une hausse sensible de cette pénurie.

Ainsi, selon leurs simulations, quelque 500 millions de personnes pourraient être exposées à une pénurie nouvelle ou aggravée en cas de réchauffement de 2 °C. Elles seraient environ 670 millions en cas de réchauffement de 3,5 °C et près de 800 millions en cas de hausse de +5 °C.

Les régions du Proche et du Moyen-Orient, l'Afrique du Nord, le sud de l'Europe et le Sud-Ouest des États-Unis sont en première ligne, précisent les auteurs.

Les négociations internationales contre le réchauffement climatique ont officiellement adopté l'objectif de contenir le réchauffement à 2 °C par rapport à l'époque pré-industrielle, mais les engagements actuels des pays quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre mettent la planète sur la trajectoire d'une hausse de 3,5 °C d'ici la fin du siècle, rappellent les auteurs.