La Russie a accusé mardi Greenpeace de «provocation», après que cette ONG écologiste a dépêché son brise-glace dans la mer de Kara pour protester contre des projets de forage russo-américains jugés nuisibles pour l'environnement en Arctique.

«Le 26 août, les garde-côtes russes ont arraisoné au début de la route maritime du nord le bateau Arctic Sunrise appartenant à l'ONG Greenpeace qui n'avait pas d'autorisation nécessaire délivrée par les autorités russes» pour se trouver dans cette zone, a indiqué un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères à l'agence publique Itar-Tass.

L'ONG a été informée à plusieurs reprises de la nécessité d'obtenir une autorisation appropriée pour naviguer dans les eaux arctiques, mais «chaque fois, Greenpeace ignorait ce règlement», a précisé le porte-parole.

«Il s'agit de facto d'une action planifiée visant à provoquer les autorités russes et à attiser les tensions», a-t-il souligné.

Greenpeace a annoncé lundi que son brise-glace Arctic Sunrise, battant pavillon néerlandais, qui était entré dans la mer de Kara pour protester contre des projets de forage du groupe pétrolier russe Rosneft et son partenaire américain ExxonMobil, allait quitter cette zone après une «inspection» des garde-côtes russes qui avaient menacé l'équipage de recours à la force, selon l'ONG.

«Les garde-côtes ont averti qu'ils utiliseraient la force si nécessaire, y compris en ouvrant le feu sur le bateau, si l'Arctic Sunrise ne partait pas», a souligné Greenpeace dans un communiqué.

Mais l'organisation a précisé vouloir continuer son action visant à dénoncer les forages dans l'Arctique.

L'ONG avait défié les autorités russes samedi en envoyant son bateau, l'Arctic Sunrise, dans l'Arctique, par la route maritime du nord, sans en avoir obtenu d'autorisation.

L'Arctic Sunrise s'était dirigé vers la mer de Kara où plusieurs bâtiments travaillant pour Rosneft et ExxonMobil mènent des tests sismiques en vue d'un forage en mer à proximité du Parc national arctique russe.

Le ministère russe des Transports a accusé l'équipage du brise-glace de violer «grossièrement» les lois russes et internationales et demandé au ministère des Affaires étrangères de se mettre en contact avec les autorités maritimes néerlandaises.

Rosneft, dirigé par Igor Setchine, un proche du président Vladimir Poutine, affirme que ses opérations en mer sont «totalement sécurisées».