La Chine ne s'est pas donné les moyens d'une politique efficace de réduction des gaz à effet de serre, car elle demande moins d'efforts aux provinces du centre, d'où proviennent 80% des émissions de CO2, qu'aux régions côtières, dévoile une étude internationale parue lundi.

Pays le plus émetteur de dioxyde de carbone (CO2) au monde, la Chine s'est engagée en 2009 à réduire d'ici 2020 l'intensité carbonique de ses émissions, en réduisant celles-ci de 40 à 45% par point de croissance de son produit intérieur brut (PIB) par rapport au niveau de 2005.

Mais cette étude, publiée dans le «Proceedings of the National Academy of Sciences», note que les efforts des Chinois ne permettront pas d'atteindre de tels objectifs, les régions les plus polluantes n'étant pas celles véritablement ciblées.

«La Chine s'est fixé des objectifs (de réduction d'émissions) plus importants pour les provinces côtières que pour les provinces de l'intérieur, moins développées», a souligné Laixiang Sun, co-auteur de l'étude et chercheur à l'Université du Maryland (est).

La Chine a ainsi fixé un objectif de baisse de ces émissions de 10% d'ici 2015 pour les régions centrales, contre 19% pour les zones littorales. Or le centre du pays, plus pauvre et utilisant davantage d'énergies fossiles (riches en carbone), est responsable de 80% des émissions nationales de CO2, notamment pour la fabrication de produits ensuite consommés par les habitants, plus riches, de la côte est.

Les objectifs chinois peuvent donc localement «aider à réduire les émissions dans une région», «mais les émissions de CO2 continuent de croître au niveau du pays tout entier, parce que les usines les plus polluantes vont s'installer dans les régions moins développées», notent les auteurs.

La Chine a émis 10 gigatonnes de dioxyde de carbone en 2011.

L'étude se base sur les données de 2007, quand ce chiffre atteignait 7,2 gigatonnes, et sur un modèle de calculs qui enregistre les flux commerciaux entre différents secteurs et différentes régions.