L'ambassadeur des États-Unis au Canada estime que l'appel lancé par Barack Obama lors de son discours sur l'état de l'Union afin d'agir rapidement pour lutter contre les changements climatiques devrait aussi être vu comme un défi pour Ottawa.

Le président américain a présenté un choix au Congrès dans son allocution de mardi soir: le Sénat et la Chambre des représentants devront accepter des solutions fondées sur le marché pour s'attaquer au réchauffement climatique, à défaut de quoi il utilisera ses pouvoirs exécutifs.

En entrevue à La Presse Canadienne, l'ambassadeur David Jacobson a soutenu que la volonté de Barack Obama de combattre avec plus de vigueur les changements climatiques s'appliquaient autant aux États-Unis qu'au Canada.

«Évidemment, plus les efforts seront importants dans le secteur de l'énergie - que ce soit l'industrie des sables bitumineux au Canada, celle de l'énergie aux États-Unis ou ailleurs -, et plus ces industries feront des progrès dans la réduction des gaz à effet de serre, de leur consommation d'eau, mieux nous nous porterons tous», a-t-il expliqué.

Les analystes considèrent que les commentaires du président américain placent Ottawa dans une position difficile, parce que le Canada risque de se retrouver maintenant tout seul avec sa stratégie sectorielle pour contrôler les émissions de GES.

Les environnementalistes se réjouissent également des propos de Barack Obama. «Le gouvernement Harper n'aura pas le choix d'emboîter le pas s'il ne veut pas compromettre notre relation commerciale avec notre principal partenaire», a soutenu la porte-parole néo-démocrate en matière d'environnement, Megan Leslie.

De leur côté, les conservateurs ont réagi avec tiédeur aux commentaires du président américain. Le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, a indiqué que l'allocution de Barack Obama n'avait pas ébranlé ses convictions concernant l'approche canadienne en matière de lutte aux changements climatiques.