Au rythme où croissent les émissions de dioxyde de carbone (CO2), à plus de 3% par an en moyenne entre 2000 et 2011, la hausse du thermomètre mondial pourrait excéder 5°C en 2100, estime une évaluation publiée dimanche dans la revue Nature Climate Change.

Les chercheurs du Global Carbon Project, en ligne avec d'autres études alarmantes publiées à l'occasion de la conférence de l'ONU sur le climat en cours à Doha, estiment que le monde suit les scénarios les plus pessimistes établis par les spécialistes du climat.

«On suit les scénarios de projections climatiques les plus élevées, qui mènent vers une hausse de la température de 4 à 6°C à la fin du siècle», indique à l'AFP Corinne Le Quéré, spécialiste de l'analyse du cycle du carbone à l'Université d'East Anglia de Norwich (Grande-Bretagne).

Cette estimation s'appuie sur «des tendances de croissance qui semblent là pour durer», ajoute la chercheuse, en référence aux taux de croissance économique de la Chine et de l'Inde, grands utilisateurs de charbon.

«La façon la plus rapide de se développer, c'est le charbon, car pour les technologies peu carbonées, comme l'éolien, le solaire ou le nucléaire, il faut investir beaucoup au départ», rappelle-t-elle.

Le Global Carbon Project, une plateforme scientifique internationale sur l'étude du carbone, s'appuie sur les inventaires d'émissions de CO2 des États et sur des estimations pour les années 2011 et 2012.

Selon son étude, les émissions ont augmenté de 3% en 2011 et pourraient augmenter de 2,6% supplémentaires en 2012.

Entre 2000 et 2011, la hausse des émissions de CO2 est de 3,1% par an en moyenne. Elles étaient en 2011 supérieures de 54% au niveau de 1990. Les pays développés ont globalement diminué leurs émissions depuis 1990 et la hausse actuelle des rejets de CO2 provient surtout des économies émergentes.

En 2011, les pays en développement représentaient 58% des émissions globales de CO2, contre 35% en 1990, selon les chercheurs.

La conférence de l'ONU sur le climat se poursuit à Doha jusqu'à vendredi.