Une augmentation de l'offre de services en transports collectifs ne suffira pas, «selon toute probabilité, à faire augmenter le nombre d'usagers au point d'inverser la tendance lourde» qui a fait grimper les émissions de GES de 30%, dans ce secteur, depuis 1990.
Le PACC 2013-2020 ouvre ainsi la porte à l'implantation des mesures de «gestion de la demande», susceptibles de favoriser «le covoiture, le vélo et la gestion du stationnement, pour compléter les efforts visant à développer le transport collectif.
Ces mesures pourraient inclure diverses formes de péage routier, citées en exemple dans le PACC, «afin de favoriser la réduction du nombre des kilomètres parcourus par les automobilistes».
«Par exemple, dans le cadre de projets-pilotes mis sur pied au Minnesota et Oregon, aux États-Unis, de même qu'en Suisse et aux Pays-Bas, un appareil installé dans les voitures permet de comptabiliser le kilométrage et d'y associer une tarification afférente», explique le document rendu public hier, par Québec.
Budgets modestes
Même s'ils seront consacrés aux deux tiers à des projets de verdissement du secteur des transports, les budgets prévus au PACC apparaissent relativement modestes devant les besoins exprimés par les grands acteurs de ce secteur économique, notamment les sociétés de transport en commun du Québec.
Le PACC prévoit ainsi des investissements de 1,54 milliard (58% des budgets) pour la promotion et le développement des transports collectifs et actifs, d'ici 2020. L'an dernier, les neuf sociétés de transports en commun les plus importantes au Québec estimaient leurs besoins financiers à près de 7 milliards d'ici 2020, et ce seulement pour maintenir en état les réseaux existants et renouveler les parcs d'autobus existants.
Les projets de développement des services, prévus dans la métropole et ailleurs au Québec, exigeraient pour leur part des investissements additionnels estimés à 5 milliards, d'ici la fin de la décennie, selon des données publiées à la fin de 2011 par l'Association du transport urbain du Québec.
240 millions pour verdir le secteur
Quatre autres priorités d'interventions du PACC, dotées de budgets totalisant 240 millions, sont destinées à réduire les émissions de GES dans le secteur des transports.
Les projets d'intermodalité entre différents modes de transport des passagers, et le développement de pôles logistiques pour le transport des marchandises entraîneront des investissements de l'ordre de 85 millions, d'ici 2020.
Le PACC prévoit aussi une enveloppe de 77 millions pour réduire les émissions de GES dans le domaine du camionnage. L'efficacité énergétique du transport maritime, aérien, ferroviaire et hors route, sera aussi encouragée grâce à un budget de 38 millions d'ici 2020.
Le gouvernement du Québec entend enfin encourager les Québécois à faire l'achat de véhicules hybrides, électriques ou à faible consommation d'essence, en injectant 40 millions dans des programmes d'incitation.
Les GES au Québec
> Émissions en 1990 (niveau de référence)83,9 millions de tonnes d'équivalent CO2
> Total des émissions québécoises en 200981,8 millions de tonnes d'équivalent CO2
> Total des réductions (1990-2009)2,1 millions de tonnes (2,5% de moins)
> Total estimé des émissions de GES, en 201278,8 millions de tonnes d'équivalent CO2
> Objectif de réduction gouvernementale, 202067,1 millions de tonnes d'équivalent CO2Provenance des GES (2009)
> Transports (automobiles, marchandises, etc.)43,5%
> Industrie28,0%> Bâtiments - résidentiel, commerces, bureaux14,0%
> Agriculture7,9%
> Matières résiduelles5,9%
> Électricité0,8%
Source: Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques
Variation des émissions de GES 1990-2009 (en équivalent CO2)
> Transports1990: 27,4 Mt éq. CO22009: 35,6 Mt éq. CO2 + 30%
> Industrie1990: 30,6 Mt éq. CO22009: 22,9 Mt éq. CO2 - 25%
> Bâtiments1990: 10,8 Mt éq. CO22009: 11,4 Mt éq. CO2 + 6%
> Agriculture1990: 6,3 Mt éq. CO22009: 6,5 Mt éq. CO2 + 2,5%
> Matières résiduelles1990: 7,2 Mt éq. CO22009: 4,8 Mt éq. CO2 - 34%
> Électricité1990: 1,5 Mt éq. CO22009: 0,6 Mt éq. CO2 - 60%