La Commission européenne a appelé les pays industrialisés a débloquer les financements promis pour lutter contre les effets du réchauffement du climat lors d'une réunion informelle à Bruxelles avec les représentants des pays les plus pauvres.

«Tous les pays industriels doivent débloquer les financements promis à Copenhague», a plaidé la commissaire responsable du Climat Connie Hedegaard à l'issue de cette réunion informelle pour préparer la reprise des négociations internationales le 15 mai à Bonn.

La conférence internationale prévue à Doha, au Qatar, ne sera pas la conclusion de ces négociations, mais elle doit être «une étape importante», a-t-elle souligné.

«Nous devons préserver les acquis de Durban, et aller de l'avant. Nous devons travailler ensemble pour pousser les autres à bouger et préparer la voie pour la signature d'un accord contraignant en 2015», a-t-elle insisté.

L'Union européenne seule ne peut peser sur ces négociations. La rencontre organisée cette semaine à Bruxelles avait pour objectif de «réanimer» la coalition formée à Durban avec les pays le moins avancés (PMA) et l'Alliance des petits États insulaires (OASIS).

La conférence de Durban en novembre 2011 a donné un sursis de quatre ans au processus de négociations lancé sous l'égide des Nations Unies grâce à l'adoption d'une feuille de route en vue de signer en 2015 un accord global avec des mesures contraignantes pour limiter à 2°C la hausse de la température.

L'UE, responsable de 11% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, s'est engagée à les réduire de 20% par rapport à leur niveau de 1990 pour 2020. Elle a en outre promis une contribution de 7,2 milliards de dollars sur la période 2010-2012 pour aider les pays les plus pauvres à lutter contre les conséquences du réchauffement du climat et en a déjà débloqué 4,8.

Mais les autres pays industrialisés ne suivent pas. Leurs engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont très insuffisants et leurs contributions financières tardent à se concrétiser.

«Aucun pays ne veut payer pour le climat. Il n'y a que l'Europe qui veut payer», avait déploré en 2009 Mikolaj Dowgielewitcz, le ministre polonais des Affaires européennes, après l'échec de la conférence de Copenhague en 2008.

Les faits lui ont donné raison et cette situation est invoquée par le gouvernement polonais pour justifier son refus de tout effort supplémentaire de l'Union européenne.

«Nous avons besoin d'embarquer plus de personnes à bord», a reconnu Connie Hedegaard. Mais les relations se sont tendues avec les autres grands acteurs, notamment la Chine, l'Inde et les États-Unis, à cause de l'entrée en vigueur d'une taxe européenne sur la pollution des avions. L'Inde a même accusé les Européens de «torpiller les négociations internationales» sur le climat.