Les skieurs devront s'y faire, la fin abrupte de l'hiver 2012 fait partie d'une tendance observée depuis 40 ans, selon une nouvelle étude publiée la semaine dernière par Statistique Canada.

«La tendance, c'est que, depuis 40 ans, le couvert neigeux a décliné de 5,1%», affirme François Soulard, de la division des comptes statistiques sur l'environnement à Statistique Canada.

Cette diminution est entièrement due à la fonte des neiges hâtive. Le couvert neigeux a diminué de 7% en avril, de 13% en mai et de 34% en juin.

Le scénario du début de l'hiver ne semble pas avoir changé depuis 40 ans. Le couvert neigeux est stable en octobre et en novembre.

Les observations se basent sur les photos satellites de tout le territoire canadien que les scientifiques de l'Université Rutgers analysent pour le compte de la National Oceanic and Atmospheric Administration, agence américaine sur les océans et l'atmosphère. C'est la plus récente indication que les changements climatiques ont des impacts concrets au Canada.

Un portrait global du climat

L'étude sur le couvert neigeux fait suite à quatre autres parues depuis 15 mois, portant sur la glace de mer, les précipitations, la température et la masse des glaciers.

La glace de mer a diminué dans toutes les zones à l'étude de 1968 à 2010. Les baisses ont été parmi les plus marquées autour du Québec: au nord de la mer du Labrador (17% par décennie) et dans le détroit et la baie d'Hudson (respectivement 16% et 11% par décennie).

De 1961 à 2009, une tendance au réchauffement a été observée dans toutes les régions climatiques étudiées. Le réchauffement est plus marqué dans les régions du Grand Nord (+1,6°C à +2,2°C), mais moins dans la région climatique de la «forêt du Nord-Est» (+0,8°C), qui englobe une partie du Manitoba et la plus grande partie de l'Ontario et du Québec ainsi que le Labrador.

L'étude de six glaciers - trois dans l'Ouest canadien et trois dans l'Arctique - montre que leur masse a diminué de manière statistiquement significative dans les dernières décennies.

Les tendances des précipitations sont plus variées. De 1948 à 2009, elles sont à la hausse dans la plupart des régions, mais pas dans les Prairies.