Changer les réchauds en briques traditionnelles dans les pays en développement, mieux traiter les eaux usées pour réduire les émissions de méthane: une série d'actions concrètes peuvent «sauver des vies, éviter des pertes de cultures et réduire à court terme le réchauffement climatique», selon l'ONU.

L'ensemble des 16 mesures préconisées vise à réduire les émissions de «noir de carbone» (un des principaux composants de la suie), de méthane et les niveaux d'ozone troposphérique, une pollution de l'air à basse altitude et qui est le troisième gaz à effet de serre par ordre d'importance après le CO2 et le méthane. Elles sont détaillées dans le rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publié vendredi, à deux jours de l'ouverture de la conférence Climat de l'ONU à Durban (Afrique du Sud). Selon le PNUE, ces mesures pourraient «sauver près de 2,5 millions de vies par an dans le monde, éviter de perdre 32 millions de tonnes par an de cultures et réduire le réchauffement climatique d'environ un demi-degré d'ici à 2040». Réduire les émissions de «noir de carbone», une des causes majeures de décès prématurés en cas de pollution extérieure et intérieure, et susceptible de réchauffer l'atmosphère par l'accélération de la fonte des glaciers sur lesquels il se dépose, passerait par neuf mesures prioritaires. Il s'agit de remplacer les cuisinières traditionnelles à biomasse ou en briques par des réchauds plus efficients équipés de ventilateurs ou fonctionnant au biogaz en Afrique et en Asie-Pacifique notamment. Cela permettrait aussi de gagner du temps et de l'argent en termes de collecte et d'achat de bois de chauffage et d'autres combustibles. En Amérique du Nord et en Europe, changer les poêles à bois domestiques traditionnels pour des poêles à granulés permettraient de réduire considérablement ces émissions polluantes. Concernant le méthane, les principales actions sont préconisées dans les mines de charbon, les processus liés à la production et au transport de pétrole et de gaz. Le méthane récupéré pourrait ensuite servir de source d'énergie propre. La séparation des déchets biodégradables des autres dans les décharges, le traitement efficace des eaux usées contribueraient également à réduire les émissions de méthane avec un bénéfice pour la santé.