Une centaine de personnes ont été arrêtées samedi devant la Maison-Blanche où elles manifestaient dans le cadre d'une «action de désobéissance civile» de deux semaines contre un projet d'oléoduc devant acheminer du pétrole canadien au Texas, a constaté l'AFP.

«Le président Obama peut arrêter d'un trait de crayon cette catastrophe climatique meurtrière», a déclaré Bill McKibben, porte-parole de Tar Sands Action, le groupe environnemental qui organise ces manifestations quotidiennes prévues jusqu'au 3 septembre.

«Il s'agit du test environnemental le plus important pour Obama», a-t-il dit à l'AFP. «Il doit décider s'il donne ou non son autorisation à cet oléoduc géant» de 2700 km, appelé «Keystone XL».

Au total, quelque 2200 personnes doivent venir de tout le pays pour «se faire arrêter» devant la Maison-Blanche, où il est interdit de manifester, lors de ce que M. McKibben a qualifié de «plus grande manifestation de désobéissance civile pour l'environnement depuis des décennies».

Les manifestants, dont beaucoup arboraient des badges pro-Obama, ont déployé une banderole proclamant: «Nous faisons un sit-in contre l'oléoduc XL, Obama te lèveras-tu face aux grands du pétrole?»

Parmi eux, Bob Wilson, un professeur de l'État de New York (nord-est), s'est dit «bouleversé par l'incapacité de l'administration Obama et du gouvernement fédéral à lutter contre le changement climatique». L'oléoduc transportera du «pétrole extrêmement sale» qui, lors de son extraction des sables bitumineux, libérera «dans l'atmosphère un énorme volume de dioxyde de carbone aggravant le réchauffement climatique».

«Obama pourrait produire un effet électrisant à travers le monde en disant non» à ce projet, a lancé James Speth, professeur de droit du Vermont (nord-est). «J'espère que l'Europe, qui est en avance sur nous, fera pression sur les États-Unis. Elle n'est pas assez dure avec nous», a-t-il ajouté, peu avant son arrestation.

M. Obama passe depuis jeudi quelques jours de vacances en famille sur l'île de Martha's Vineyard (Massachusetts, nord-est).

Le département d'État doit publier une étude d'impact écologique sur ce projet de 13 milliards de dollars proposé par TransCanada. Nombre de citoyens et de groupes écologistes sont partis en croisade contre ce projet, en raison de l'origine de l'or noir: les sables bitumineux de la province d'Alberta, une source de pétrole non conventionnelle qui nécessite une extraction énergivore et productrice d'un grand volume de gaz à effets de serre.