Les États insulaires, menacés par la montée des océans, ont indiqué vendredi être prêts à discuter d'un protocole de Kyoto allégé, impliquant moins de pays industrialisés, plutôt que d'assister à «l'effondrement du système» de la lutte contre le changement climatique.

«Certains pays sont prêts à s'engager sur une deuxième période du protocole de Kyoto. Pas assez de pays, pas un engagement sans condition, mais ça a été posé sur la table et nous pouvons travailler avec ça», a déclaré à l'AFP Dessima Williams, la représentante de l'Alliance des petits États insulaires.

«C'est soit ça, soit l'effondrement complet du système. C'est la signification de la deuxième période d'engagement», a-t-elle insisté.

L'avenir du protocole de Kyoto, seul traité contraignant dans le domaine du climat, est l'un des points cruciaux des négociations onusiennes sur la lutte contre le changement climatique, dont l'un des rounds s'achève ce vendredi à Bonn (Allemagne).

Il fixe des objectifs chiffrés de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à près d'une quarantaine de pays industrialisés, à l'exception notable des États-Unis qui ne l'ont pas ratifié.

Les pays en développement exigent une seconde période d'engagement de cinq ans, après la première qui expire fin 2012, au nom de la «responsabilité historique» des pays riches dans le réchauffement de la planète.

Or, plusieurs pays comme le Japon, la Russie et le Canada, refusent de nouveaux objectifs contraignants, mettant en avant le fait que les deux plus grands pollueurs de la planète, Chine et É.-U., ne sont pas concernés.

L'Union européenne réfléchit actuellement à la possibilité de nouveaux engagements dans le cadre du protocole de Kyoto. Selon Mme Williams, les États insulaires voudraient «un peu plus de pays» que ceux de l'UE, et les regards se tournent désormais vers l'Australie ou la Nouvelle-Zélande.

Mais «c'est mieux d'avoir ça que rien du tout. Ce n'est qu'un point de départ, pas un point d'arrivée», a déclaré la représentante des États insulaires.

«Nous voyons déjà les effets du changement climatique», a-t-elle rappelé. «Les îles Marshall et d'autres pays commencent à perdre des terres non seulement sur la côte, mais aussi à l'intérieur du territoire.»