Le président du Groupe d'experts intergouvernemental sur le changement climatique (Giec), Rajendra Pachauri, s'est dit vendredi «raisonnablement confiant» sur un «succès» du sommet de Copenhague sur le climat, en vue de la conclusion d'un traité en 2010.

«J'ai une confiance raisonnable dans le fait que Copenhague sera un succès. J'espère un engagement qui constituerait une avancée en vue d'un accord solide à Mexico», où un nouveau sommet sur le climat pourrait avoir lieu en 2010, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Madrid.

En cas d'échec de la conférence de Copenhague, qui s'ouvre dans dix jours, ce nouveau sommet aurait à son tour mission d'élaborer un nouveau traité global destiné à remplacer le Protocole de Kyoto qui expire en 2012.

M. Pachauri s'est en particulier félicité des objectifs chiffrés annoncés coup sur coup par les Etats-Unis et la Chine pour réduire leurs émissions de gaz à effets de serre.

L'annonce des Etats-Unis - 17% de réduction d'ici à 2020 par rapport à 2005, puis de 30% d'ici à 2025 et 42% d'ici à 2030, «est une avancée assurément très encourageante», même si elle n'est «pas à la hauteur de ce qu'aimeraient l'Europe et le monde entier», a-t-il estimé.

Le patron du Giec, dont l'organisme vise à éclairer la décision politique en matière de lutte contre le changement climatique, s'est toutefois montré prudent: «Ce qui a été dit (par Washington, ndlr) n'a pas encore été ratifié par le Congrès» américain.

Après n'avoir «absolument rien fait pendant très, très longtemps», les Etats-Unis doivent «rattraper leur retard» et donner «l'exemple en tant que première économie mondiale», a-t-il ajouté.

Rajendra Pachauri s'est également «félicité que la Chine ait pris un engagement significatif».

La Chine a annoncé jeudi pour la première fois un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre par unité de PIB de 40 à 45% par rapport à 2005 en 2020, qui se traduirait concrètement par un ralentissement de l'augmentation de ses émissions.

«Je pense que c'est un important premier pas et qu'il est fort possible que la Chine fera aussi beaucoup plus si les pays développés avancent plus rapidement», a-t-il dit.

Il n'a pas exclu l'annonce à Copenhague d'engagements chiffrés d'autres pays en développement «comme le Brésil, le Mexique, et dans une certaine mesure l'Inde, si les pays développés mettent de solides objectifs sur la table».

L'Europe, «qui a été très consistante», le Japon, ainsi que l'Australie, «qui fait des efforts importants» sont «clairement en haut de l'échelle» des bons élèves avant Copenhague, a-t-il estimé.

«Nous allons probablement dans la bonne direction, bien que pas à la bonne vitesse», selon le patron du Giec, qui a reçu en 2007 le prix Nobel de la paix avec Al Gore pour son combat contre le changement climatique.

«Il n'y a pas de doute que nous sommes en train de perdre du temps et que plus nous en perdrons, plus l'impact du changement climatique sera fort», a-t-il ajouté, tout en reconnaissant l'énorme difficulté à trouver un accord mondial sur la question.