Pour préserver les ressources en eau de la planète, pas besoin de régime alimentaire draconien : manger plus équilibré, avec moins de viande et de gras, serait déjà pas mal, selon une étude publiée lundi dans la revue Nature Sustainability.

« Le passage à une alimentation saine est non seulement bénéfique pour la santé humaine, mais permet également d'économiser beaucoup de ressources en eau », explique à l'AFP Davy Vanham, du Centre commun de recherches (JRC) de la Communauté européenne à Ispra, en Italie, et ce, quel que soit son régime (carnivore, piscivégétarien, végétarien, végétalien).

Davy Vanham et ses collègues ont étudié l'alimentation et ses répercussions sur la consommation d'eau des habitants de 43 786 communes au Royaume-Uni, en France et en Allemagne.

Première remarque : les individus consomment trop de sucre, d'huiles et de graisses, de viandes rouges, de lait et de fromages combinés, et pas assez de légumes et de fruits, notamment en France.

Or, selon les chercheurs, cette alimentation déséquilibrée est très gourmande en eau. En France, on évalue qu'actuellement la production de l'alimentation d'une personne nécessite, par jour, entre 3303 et 5149 litres d'eau.

Mais si ces mêmes personnes suivaient les recommandations officielles de santé en matière d'alimentation, comme celle de l'Agence française de sécurité sanitaire (ANSES) ou de l'Organisation mondiale de la santé, cette consommation diminuerait de 19 à 35 %.

Concrètement : au moins cinq fruits et légumes par jour, trois produits laitiers quotidiens, des féculents à chaque repas en privilégiant les légumineuses et des céréales complètes, des protéines animales une à deux fois par jour, limiter les matières grasses, les produits sucrés et le sel (selon l'ANSES).

Limiter à 500 grammes par semaine la consommation de viande hors volaille (environ cinq portions) constitue un conseil peu suivi en France, d'après les chercheurs.

« Nous avons constaté que, dans toutes les entités géographiques, cette quantité est dépassée. Les Français mangent en moyenne trop de viande », note Davy Vanham.

Les chercheurs ont également pu établir qu'un régime végétarien équilibré permettrait de diminuer la consommation en eau de 35 à 55 %, et piscivégétarien, de 33 à 55 %.

Protéger et préserver les différentes ressources en eau de la planète représente un enjeu de taille : près de la moitié de la population mondiale - 3,6 milliards de personnes - vit dans des zones où l'eau peut manquer au moins un mois par an, un nombre qui pourrait atteindre 5,7 milliards en 2050, selon un rapport de l'ONU.