Trois groupes environnementaux contestent en Cour fédérale la décision d'Environnement Canada d'approuver la production au pays d'oeufs de saumon de l'Atlantique génétiquement modifiés.

La poursuite allègue que le ministère fédéral n'a pas respecté ses propres règles exigeant qu'une évaluation complète des risques soit menée avant qu'on autorise une compagnie américaine à produire ces organismes génétiquement modifiés (OGM) à l'Île-du-Prince-Édouard.

La poursuite demande qu'on dévoile des documents qui pourraient démontrer comment le gouvernement Harper prend ce genre de décisions.

Aquabounty Technologies, établie à Boston, soutient qu'elle a trouvé une façon de faire croître le saumon de l'Atlantique deux fois plus rapidement, en modifiant les oeufs avec les gènes de saumon du Pacifique et ceux d'un autre poisson, la loquette d'Amérique, qui s'apparente à l'anguille.

Le saumon ainsi génétiquement modifié est élevé au Panama mais des environnementalistes craignent qu'il puisse devenir une espèce envahissante qui risquerait d'évincer le saumon de l'Atlantique indigène.

Santé Canada et son équivalent américain, la Food and Drug Administration, n'ont pas encore approuvé la vente de ces oeufs ou du poisson lui-même pour consommation humaine.

L'avocat Will Amos, du groupe Écojustice, a indiqué que la poursuite avait été déposée le 23 décembre. La poursuite n'a pas fait l'objet d'une annonce avant qu'elle ne soit soumise formellement à la ministre de l'Environnement, Leona Aglukkaq, à la ministre de la Santé, Rona Ambrose, et à l'entreprise Aquabounty Technologies.