Accepter d'avoir chaud en été et froid en hiver, manger moins de viande, limiter les voyages d'affaires, : la lutte contre le réchauffement de la planète passe aussi par des changements de comportement, assure une étude présentée lundi à Bruxelles.

«Modifier les habitudes sera difficile», ont reconnu les experts du cabinet de consultants McKinsey dans cette étude présentée en présence du commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas.

Mais ces petits gestes de la vie quotidienne peuvent permettre d'éviter de rejeter dans l'atmosphère entre 3,5 et 5 milliards de tonnes de CO2 d'ici à 2030, assurent-ils.

L'étude recense 200 actions possibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, et limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés celsius en 2030.

«Réduire les voyages d'affaires et les déplacements privés, passer du transport routier au rail, accepter de réduire le chauffage ou la climatisation, limiter sa consommation de viande», sont quelques-unes de ces options.

Mais le gros de l'effort doit porter sur l'efficacité énergétique dans les transports et la construction; le développement de sources d'énergies non fossiles --éolien, nucléaire, capture et stockage du CO2, biocarburants-- et la lutte contre la déforestation.

«Le coût de l'effort à mener au niveau mondial devrait être de 200 à 350 milliards d'euros par an d'ici à 2030» et «permettra d'éviter le rejet de 38 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère» sur cette période, assure l'étude.

Le commissaire Dimas n'a pas endossé l'étude, mais a promis de lui «apporter toute son attention».

«La Commission va présenter mercredi des propositions et leur financement» pour le sommet de Copenhague sur le Climat en décembre 2009, a-t-il rappelé.

La Commission devrait recommander une augmentation graduelle des investissements avec un objectif: 175 milliards d'euros en 2020, dont 30 milliards pour aider les pays les plus pauvres dans ce domaine.

«Les chiffres de l'étude McKinsey sont compatibles avec les nôtres», a déclaré M. Dimas. «Mais nous ne partageons pas toutes les options, notamment le nucléaire, que nous ne considérons pas comme une source d'énergie renouvelable», a-t-il précisé.