Quand vient le temps de se prononcer au sujet des changements climatiques, l'attitude des Américains est principalement influencée par les catastrophes naturelles et la météo locale, démontre un nouveau sondage.

Récemment, cela signifie des incendies de forêt mortels en Californie, des pluies diluviennes à Houston lorsque l'ouragan Harvey a frappé et le dôme de smog au-dessus de Salt Lake City.

Lors d'un sondage réalisé par le Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research et le Energy Policy Institute de l'Université de Chicago, 74 % des Américains ont déclaré que les conditions climatiques extrêmes au cours des cinq dernières années - ouragans, sécheresses, inondations et vagues de chaleur - ont influencé leur opinion face au changement climatique. Cela inclut une moitié d'Américains qui disent que ces récents événements ont influencé leur pensée beaucoup ou énormément.

Environ le même nombre, soit 71 %, affirment que les conditions météorologiques qu'ils vivent quotidiennement dans leurs propres régions ont influencé leur réflexion.

La proportion d'Américains qui déclarent croire que le climat change est restée à peu près stable au cours de la dernière année - environ 7 Américains sur 10 pensent que les changements climatiques se produisent. Parmi ceux-ci, 60 % estiment que les changements climatiques sont causés en grande partie ou entièrement par l'homme, et 28 % pensent qu'il s'agit d'un mélange égal d'activités humaines et de changements naturels.

Dans l'ensemble, 9 % des Américains déclarent que les changements climatiques ne se produisent pas et 19 % ne sont pas certains.

Le sondage révèle que les observations personnelles des Américains sur les catastrophes naturelles en temps réel et le climat qui les entoure ont plus d'impact que les reportages ou les déclarations de dirigeants religieux ou politiques.

« Cela témoigne de la confiance des gens. Ils se fient à eux-mêmes et à leurs propres expériences », a expliqué Heidi Roop, une climatologue de l'Université de Washington qui se concentre sur la science de la communication sur les changements climatiques.

Pendant longtemps, la notion selon laquelle les émanations nocives des tuyaux d'échappement des voitures et des camions et des cheminées de centrales électriques modifiaient l'atmosphère de la Terre semblait abstraite, avec des répercussions à venir seulement dans plusieurs décennies.

« Avec les événements extrêmes que nous avons observés, nous sommes de plus en plus en mesure [de déterminer] la façon dont les changements climatiques causés par l'homme aggravent la situation », a dit Mme Roop.

Lorsque les incendies deviennent plus importants et plus fréquents, que les inondations se multiplient et que le smog s'aggrave, ça commence à toucher « tout ce qui nous tient à coeur, et c'est à ce moment-là que les gens sont touchés et commencent à faire des liens », a déclaré Mme Roop.

Bien que le sondage révèle que la plupart des personnes qui croient aux changements climatiques disent que cela est causé par l'activité humaine ou un mélange égal d'activités humaines et de causes naturelles, environ 1 personne sur 10 attribue le changement climatique aux changements naturels de l'environnement.

Le sondage montre que les Américains seraient prêts à payer plus pour faire face aux changements climatiques, mais pas beaucoup plus.

Une majorité d'Américains, soit 57 %, seraient favorables à une proposition qui ajouterait un montant mensuel de 1 $ US à leurs factures d'électricité pour lutter contre les changements climatiques. Mais la plupart s'opposent aux propositions qui augmenteraient leurs propres coûts mensuels de 10 $ US ou plus.

Le sondage a également révélé que la majorité des Américains seraient favorables à une taxe sur les émissions de combustibles à base de carbone, tels que le charbon, le gaz naturel et le pétrole, si les fonds générés étaient utilisés pour financer la recherche et le développement en faveur des énergies renouvelables (59 %), afin de restaurer forêts et zones humides (67 %) ou pour améliorer les transports en commun (54 %).

Le sondage AP-NORC auprès de 1202 adultes a été réalisé du 14 au 19 novembre en utilisant un échantillon du panel AmeriSpeak basé sur les probabilités de NORC, conçu pour être représentatif de la population américaine. La marge d'erreur pour tous les participants est de plus ou moins 3,9 points de pourcentage.

L'enquête a été financée par le Energy Policy Institute de l'Université de Chicago.