Les risques de catastrophes liées au changement climatique figurent en tête des préoccupations des décideurs internationaux à une semaine du forum économique mondial de Davos, d'après une étude des organisateurs.

« Le monde avance en somnambule vers la catastrophe », a constaté Alison Martin, directrice des risques à la compagnie d'assurance Zurich Insurance Group, en présentant le texte mercredi à Londres.

Le forum économique mondial (World economic forum, l'instance chargée d'organiser la réunion de Davos) a enquêté auprès d'un millier d'experts-dirigeants d'entreprises, personnalités politiques, représentants de la société civile et universitaire.

Après le retrait américain de l'accord de Paris sur le climat décidé par le président Donald Trump, les personnalités sondées par le WEF s'y inquiètent de la capacité de la communauté internationale à réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Le WEF pointe du doigt les risques d'inondations catastrophiques dans de vastes agglomérations d'Asie, d'Europe ou d'Amérique du Nord potentiellement menacées par la montée des océans - avec 78 millions de citadins concernés pour la seule Chine d'après le rapport qui s'appuie sur une étude de la Banque mondiale.

L'année 2018 a déjà été marquée par des incendies de forêt historiques, des inondations dévastatrices et une hausse des émissions de gaz à effet de serre, a relevé Alison Martin.  

Les défenseurs de l'environnement auront les yeux braqués sur le nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro, qui s'exprimera devant le gratin mondial de la finance à Davos.  

Ce leader d'extrême droite est sceptique quant à la responsabilité des émissions de gaz à effet de serre dans le changement climatique, à l'instar de Donald Trump, qui a annulé pour sa part sa venue dans la station de ski suisse.

L'ONG Greenpeace n'a toutefois pas caché son scepticisme face à ces préoccupations environnementales de l'élite financière et économique mondiale. « Le programme ne voit dans le changement climatique qu'un défi parmi d'autres. L'élite de Davos pense toujours que nous avons le temps de résoudre le problème. Nous ne l'avons pas », a alerté sa directrice exécutive Jennifer Morgan, qui doit faire le voyage dans les Alpes suisses.

Par ailleurs, les experts joints par le WEF évoquent les vols informatiques de données et la cybersécurité comme une de leurs grandes préoccupations. Ils pointent aussi les risques que fait peser sur l'économie mondiale la dégradation des relations internationales.