Le gouvernement australien a reconnu vendredi être mal parti pour respecter les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030 déterminés dans le cadre de l'accord de Paris.

Le ministère de l'Environnement a déclaré que l'immense île-continent était sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs 2020, qui sont plus modestes. Mais il aura du mal à réduire ses émissions de 26-28 % pour 2030, comme promis.

L'Australie était le mois dernier le plus grand exportateur mondial de gaz naturel liquéfié et est l'un des grands producteurs de charbon de la planète.

Le gouvernement conservateur du premier ministre, Scott Morrison, traîne les pieds en matière de lutte contre le changement climatique et a fait du développement économique une priorité aux dépens des objectifs de réduction des émissions.  

M. Morrison assure toutefois que les investissements australiens dans l'énergie renouvelable signifient que l'Australie atteindra « facilement » ses objectifs climatiques.

Si les prévisions d'émissions se sont légèrement améliorées, le gouvernement a reconnu toutefois vendredi que le pays était loin de la trajectoire désirée.  

L'Australie estime qu'elle doit réduire ses émissions de 695 à 762 mégatonnes de dioxyde de carbone entre 2021 et 2030.

Pour le moment, elle devrait rater cet objectif de près de 20 %.

« Le gouvernement australien n'a aucune stratégie pour affronter le problème de pollution climatique de l'Australie », a réagi la Fondation australienne pour la protection de l'environnement.

Dans le cadre de l'accord de Paris de 2015, les différents pays avaient convenu de limiter la hausse des températures à moins de deux degrés par rapport au niveau préindustriel.

En raison de sa dépendance massive au charbon et de sa population relativement restreinte - 25 millions d'habitants -, l'Australie est l'un des pays qui génèrent le plus de gaz à effet de serre par habitant.