Chaleurs mortelles, froids records et tornades les plus puissantes en plus d'un siècle ont marqué les esprits cette année au Canada. Dame nature a soufflé le chaud et le froid plus que jamais sur le pays.

Le phénomène météorologique qui a malgré tout eu le plus de conséquences sur les Canadiens, selon Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), est le nombre record d'incendies de forêt en Colombie-Britannique. Ainsi, les centaines d'heures de ciel enfumé qui ont couvert la province la plus à l'Ouest se retrouvent au sommet des 10 événements météo les plus marquants au Canada en 2018, en raison de la durée de la problématique et des coûts qu'elle a engendrés.

Le deuxième phénomène de l'année, d'après l'ECCC, est la vague de chaleur estivale extrême qui a été ressentie non seulement au Canada, mais sur l'ensemble de l'hémisphère Nord. Les avertissements de chaleur se sont multipliés de mai à août d'un océan à l'autre. Le 1er juillet, l'indice humidex a même atteint les 48 degrés à Gatineau, un sommet jamais enregistré depuis 1880. Ces chaleurs extrêmes ont causé la mort de 93 personnes au Québec.

Deux des trois phénomènes qui complètent la première moitié du top 10 sont passés sur le Québec et l'Ontario.

Le quatrième rang du palmarès gouvernemental est alloué aux vents de mai qui ont privé des centaines de milliers de gens d'électricité. Des rafales de 126 km/h ont été enregistrées à Hamilton tandis qu'elles indiquaient 117 km/h à Montréal. Ces vents d'une rare puissance ont fait au moins deux morts en plus de générer une facture supérieure à un milliard de dollars, la plus coûteuse au pays depuis cinq ans.

Puis, alors que la saison estivale avait été plutôt calme dans les deux provinces les plus populeuses en matière de tornades, plusieurs phénomènes de ce type sont survenus lors de la dernière journée de l'été, soit le 21 septembre.

« Vers 17 h cette journée-là, la région de l'Outaouais a été frappée par six tornades dont une était d'une puissance EF3, relate Chantal McCartin, climatologue à Environnement et Changement climatique Canada. Il s'agissait de la plus puissante dans ces deux provinces depuis 1903. »

La crue printanière du fleuve Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, a aussi retenu l'attention du ministère fédéral. Mme McCartin soutient que les experts ne s'attendaient pas à une inondation printanière aussi grande. Il y a eu beaucoup de neige, mais il ne s'agissait pas de record. Les températures étaient élevées au printemps et les pluies abondantes, mais rien d'inhabituel.

« Aucun facteur n'était particulièrement remarquable, mais en les combinant, c'est là que les effets sont devenus vraiment dévastateurs », explique la climatologue.

L'experte précise qu'il est difficile d'attribuer un phénomène météorologique bien précis aux changements climatiques causés par l'être humain, « car il dépend de multiples facteurs, mais on peut dire que les événements sont de plus en plus fréquents et intenses, et c'est ce que l'on a vu cette année ».

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Les dix phénomènes météorologiques les plus marquants au Canada en 2018 selon Environnement et Changement climatique Canada :

1. Le nombre record d'incendies de forêt et d'heures sous un ciel enfumé (Colombie-Britannique)

2. Le Canada touché par la vague de chaleur estivale mondiale (toutes les provinces)

3. Un temps chaud et sec suivi de chutes de neige nuit aux récoltes des Prairies (Alberta, Saskatchewan et Manitoba)

4. Les vents puissants du mois de mai coûtent un milliard de dollars (Québec et Ontario)

5. Les tornades d'Ottawa-Gatineau le dernier jour de l'été (Québec et Ontario)

6. Les inondations printanières dans tout le sud de la Colombie-Britannique

7. La crue éclair de la rivière Saint-Jean (Nouveau-Brunswick)

8. Le déluge du mois d'août à Toronto (Ontario)

9. Un froid record annonciateur d'un long hiver (de l'Alberta à la Nouvelle-Écosse)

10. Un mois d'avril cruel, froid et orageux (toutes les provinces)