Le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, croit qu'au train où vont les choses, l'Histoire pourrait bien se rappeler du président Donald Trump comme d'«un menteur, un criminel et un imbécile» en matière d'environnement.

M. Brown, un élu démocrate, et l'ancien maire de New York Michael Bloomberg ont donné une conférence de presse, jeudi, au premier jour du Sommet de San Francisco pour l'action climatique, organisé en grande partie pour contrer les initiatives, ou l'inaction, de l'administration Trump en matière d'environnement.

Les deux hommes avaient soutenu dans une lettre ouverte au Los Angeles Times, en octobre dernier, que des milliers de villes, d'États et d'organismes demeuraient déterminés à lutter contre le réchauffement climatique sans le soutien de Donald Trump.

Le président américain a annoncé l'année dernière que les États-Unis se retiraient de l'accord historique de Paris sur le climat, conclu à l'arraché en 2015. L'administration Trump poursuit également des politiques qui augmenteront les émissions de méthane, et elle a assoupli les normes sur les émissions des véhicules en Californie.

MM. Bloomberg et Brown soutiennent que les États-Unis se trouvent pourtant à portée de main de la cible fixée à l'époque pour une réduction des gaz à effet de serre.

Des centaines de manifestants soutenaient par contre jeudi, devant le centre des congrès, que le gouverneur de la Californie pourrait en faire davantage - notamment interdire la fracturation hydraulique en Californie. Interrogé à ce sujet, M. Brown a réitéré ses objectifs ambitieux pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre à tous les niveaux.

De son côté, l'ancien maire de New York a estimé que la présence de manifestants écologistes en marge d'une conférence sur l'environnement démontrait que «les États-Unis sont un pays merveilleux».

Des milliers de conférenciers

Des milliers de politiciens et de chefs d'entreprises du monde entier sont attendus à ce sommet de deux jours, sur invitation seulement. Le porte-parole du sommet, Nick Nuttall, ignorait si des responsables du gouvernement fédéral américain seraient présents. Des invitations ont été adressées au département de l'Intérieur, à l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique et à l'Agence de protection de l'environnement, mais les organisateurs n'ont pas obtenu de réponse.

Ce sommet est organisé alors que l'ouragan Florence menace les Carolines, sur la côte est des États-Unis, et que 2018 arrive au quatrième rang des années les plus chaudes sur la planète, de mémoire de scientifiques. Depuis plus d'un siècle, les huit années les plus chaudes ont toutes été enregistrées au cours des 13 dernières années.

La liste des conférenciers au sommet comprend les maires de Paris et de San Francisco, les acteurs Alec Baldwin et Harrison Ford, ainsi que la primatologue Jane Goodall.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a prévenu cette semaine que le monde devait rapidement rompre avec sa dépendance aux combustibles fossiles afin d'éviter «un changement climatique incontrôlable», aux «conséquences désastreuses».