Chaud, froid, chaud, froid. Le climat du Québec a des hoquets, comme en bien des endroits sur la planète. Entre les vagues de froid et les canicules, la province se réchauffe. Mais ce réchauffement n'est pas distribué uniformément. Ainsi, à l'ouest de la capitale, le temps se réchauffe plus vite qu'à l'est. Ce n'est pas demain la veille que la mer de la Côte-Nord sera aussi chaude que celle des Caraïbes... Une analyse fine des données recueillies pendant plus de 40 ans (1960-2003) par une cinquantaine de stations météorologiques du Québec pose un constat implacable: les hivers sont moins rudes. Voici quelques observations parmi les plus significatives pour chaque région compilée par le consortium Ouranos.

ÉCHELLE D'ÉVALUATION ENTRE 1960 ET 2003

1. Abitibi

Des hivers moins froids (hausse de 2 à 3 degrés des températures minimales)

2. Baie-des-Chaleurs

Des printemps plus chauds (1 degré de plus)

3. Bas-du-Fleuve

Une saison de gel plus courte (une trentaine de jours de moins)

4. Basse-Côte-Nord

Des épisodes de chaleur inhabituelle plus fréquents

5. Chibougamau

Des hivers moins froids (hausse d'environ 3 degrés des températures minimales en hiver)

6. Côte-Nord (Sept-Îles)

Des étés plus chauds (environ 1 degré de plus)

7. Matapédia

Moins de vagues de froid (3 épisodes de moins)

8. Mauricie (La Tuque)

Des hivers moins froids (hausse d'environ 2 degrés des températures maximales)

9. Montréal

Une augmentation du nombre de jours gel/dégel en hiver (environ 10 jours de plus)

10. Saguenay Lac-Saint-Jean

Des vagues de froid moins longues (moins de 6 jours)

11. Témiscamingue (Ville-Marie)

Des vagues de froid moins longues (moins de 6 jours)

12. Ville de Québec

Une augmentation du nombre de jours gel/dégel en hiver (environ 5 jours de plus)

Gel, dégel

Quand le mercure passe de part et d'autre du point de congélation dans une même journée, les infrastructures routières sont particulièrement éprouvées. Tout le sud, l'ouest et le centre du Québec connaissent une augmentation du nombre de ces journées pendant l'hiver. Par contre, on observe une diminution de ces journées au printemps et à l'automne.

Mercure en hausse

Les températures annuelles minimales et maximales ont grimpé de 0,5 à 1,2 degrés dans l'ouest, le sud et le centre du Québec entre 1960 et 2003. Pour l'est du Québec, la hausse était de moins de 0,5 degré. Les nuits sont devenues moins «fraîches» et les jours un peu plus chauds dans le sud de la province.

Froid et frette

Une vague de froid est définie comme une séquence d'au moins trois jours où le mercure dégringole à 5 degrés de moins que le minimum normal. Depuis les années 60, les vagues de froid ne sont pas nécessairement moins fréquentes, mais sont assurément moins longues partout au Québec, sauf sur la Côte-Nord.

Et au nord du 51e parallèle?

Les régions polaires et subpolaires se réchauffent plus vite que les régions tempérées. Dans le Nord-du-Québec, cela provoque une fonte du pergélisol. À cause de cela, certains secteurs des villages inuits sont maintenant jugés «très peu recommandables» pour la construction, une mauvaise nouvelle pour ces communautés où le manque de logements est déjà criant.

Source: Consortium Ouranos (rapport produit en janvier 2006)