Une nouvelle étude conclut que des changements dans l'océan Arctique pourraient avoir des répercussions sur le climat de certains pays de l'Europe.

Selon Laura de Stern, l'auteure en chef d'une importante étude internationale sur les mers nordiques qui a été publiée mardi, d'importants changements régionaux pourraient survenir si la circulation océanique était modifiée.

L'une des conclusions de cette étude est que l'océan Arctique comporte une vaste étendue d'eau douce provenant essentiellement de cours d'eau comme le fleuve Mackenzie, au Canada, et le fleuve Lena, en Russie.

Cette étendue d'eau, qui représente plus de 7500 kilomètres cubes, est maintenue dans le bassin Canada, au large des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon, par le mouvement du tourbillon de Beaufort.

Cependant, la puissance de ce tourbillon varie, et lorsqu'elle faiblit, l'eau douce maintenue dans l'océan Arctique est relâchée vers l'Atlantique Nord.

Des études récentes permettent de croire que le changement climatique de la Terre pourrait faire grimper la quantité d'eau douce qui se jette dans l'océan Arctique. Une étude allemande publiée en mars a conclu que la salinité des couches océaniques supérieure de l'Atlantique Nord pouvait déjà avoir chuté de 20 pour cent depuis les années 1990.

Les données montrent du doigt les arrivées d'eau de plus en plus importantes et fraîches de l'océan Arctique vers l'Atlantique Nord.

Les courants océaniques, qui sont mus par les différences de température et de salinité entre les diverses masses d'eau de mer, pourraient subir des changements. Ultimement, l'un de ces courants, une circulation thermohaline qui fait déplacer des courants chauds du sud de l'Atlantique Nord vers le Groenland et vers les côtes des pays de la Scandinavie et du Royaume-Uni, pourrait être fragilisé.

La nouvelle étude donne à penser que le climat de ces pays pourrait se refroidir de manière considérable à la suite de tels changements.

L'un des collaborateurs de cette étude, Mike Steele, de l'Université de Washington, a toutefois précisé que de telles craintes n'avaient pas encore été justifiées par des données. Il a précisé que l'importance de l'écoulement de cette eau douce à partir de l'océan Arctique ne faisait pas l'unanimité.

Les scientifiques espèrent obtenir certaines réponses un peu plus tard cette année, plus précisément lorsqu'ils observeront la prochaine libération d'eau douce.