La vague de froid qui s'est abattue depuis des semaines sur une grande partie de l'hémisphère nord est due à un phénomène de «blocage» de la circulation de l'air peu fréquent mais bien connu des spécialistes, a indiqué lundi l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

«Pour l'instant, la seule explication (de la vague de froid actuelle, ndlr) est une situation météorologique de blocage», explique Omar Baddour, météorologue de l'OMM. Selon lui, il est actuellement «trop tôt pour parler d'interactions» avec le phénomène climatique El Nino dont l'OMM a annoncé le retour depuis plusieurs mois.

El Nino est un réchauffement cyclique des eaux du Pacifique équatorial, qui s'accompagne de manifestations atmosphériques inhabituelles dans le monde entier.

Le phénomène de blocage se caractérise, lui, par un changement de la circulation de l'air qui se fait habituellement en hiver dans l'hémisphère nord, d'ouest en est.

«Là, l'ondulation se fait du nord vers le sud. Quand cette ondulation est très vaste, à l'échelle planétaire, et persiste plusieurs semaines, on parle de blocage», ajoute M. Baddour.

Il y a actuellement, selon lui, trois ondulations en jeu, avec de l'air froid qui descend directement du pôle nord vers les États-Unis et le Mexique, d'une part, et, d'autre part, sur un axe méridional qui couvre toute l'Europe de l'Ouest (des pays scandinaves jusqu'à l'ouest de la Méditerranée en passant par le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Espagne) et enfin sur la Russie orientale et la Chine.

«Un blocage à une telle échelle n'arrive pas très souvent, on peut dire tous les 30-50 ans», souligne l'expert, précisant que les météorologues l'attribue «à des phénomènes atmosphériques internes dont le fonctionnement est très complexe».

En tout état de cause, le blocage actuel est sur sa fin, selon le spécialiste.

«En général, c'est une question de plusieurs semaines, un mois, un mois et demi. Il a commencé en décembre, donc on arrive à peu près vers la fin de l'épisode», assure M. Baddour.