Le commissaire européen à l'Énergie Andris Piebalgs a avancé pour la première fois jeudi l'idée d'objectifs contraignants pour améliorer l'efficacité énergétique dans l'UE au cours d'une réunion avec les ministres en charge de ce dossier à Are, en Suède.

Les premières réactions ont été «mélangées», comme toujours lorsque 27 pays se retrouvent autour d'une table, ont indiqué des participants à l'issue de ce premier débat organisé à l'occasion d'une réunion informelle prévue jeudi et vendredi.

«Il y a eu un consensus pour dire que nous devons faire plus en matière d'efficacité énergétique dans trois domaines clefs: les bâtiments, les produits de consommation et les voitures», a noté un responsable de la Commission.

Mais dans les prochains mois, les pays de l'UE devront voir si la fixation d'objectifs nationaux contraignants est la bonne voie pour y parvenir, ajoute-t-il prudemment.

Depuis 2006, les États européens doivent présenter des plans d'actions nationaux sur l'efficacité énergétique. Bruxelles juge que les incitations financières sont encore insuffisantes pour créer une véritable dynamique et réfléchit à une refonte de sa stratégie. Jusque là, les pays approuvent. Mais «les divergences apparaissent dès qu'on entre dans les détails», a résumé le secrétaire d'État suédois à l'Énergie Ola Altera, à l'issue des débats.

Selon Claudio Scajola, le ministre italien du développement économique, l'Europe a besoin d'un «nouveau cadre» pour améliorer l'efficacité énergétique, mais il doit «rester flexible», pour tenir compte de situations très diverses en Europe.

Les performances dans ce domaine entre les mauvais élèves et les pays les plus vertueux vont de un à dix, souligne-t-il.

L'UE s'est engagée en décembre dernier sur un triple objectif pour 2020: réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à 1990, porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation et réaliser 20% d'économies d'énergies.

Ce dernier objectif est le seul à ne pas être obligatoire. Andris Piebalgs pourrait avancer des propositions dans les prochains moins pour changer cela, ce qui impliquerait de répartir l'effort entre les 27 pays de l'UE en tenant compte de leurs situations particulières.