Les pays les plus pollueurs de la planète ont poursuivi mardi au Mexique leur recherche d'un nouvel équibre des engagements contre le réchauffement climatique entre nations riches et en développement.

Les ministres de l'Environnement du Forum des économies majeures (MEF), réunis depuis la veille à Jiutepec, dans le centre du Mexique, se retrouvaient en début d'après-midi pour faire le point des engagements respectifs en vue de la conférence sur le climat de Copenhague, en décembre, où doit être scellé un accord international, sous l'égide des Nations unies, pour remplacer le protocole de Kyoto qui expire en 2012.

L'objectif est d'inventer un nouveau régime multilatéral de lutte contre le réchauffement, intégrant les Etats signataires du Protocole de Kyoto mais aussi, maintenant, les Etats-Unis, et qui confère de nouvelles obligations de réduction d'émissions aux grandes économies émergentes, jusqu'ici dispensées de contrainte.

Le président mexicain, Felipe Calderon, a appelé lundi à «des incitations économiques» pour aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs de lutte contre le réchauffement climatique.

L'Union européenne ne chiffrera pas son soutien financier pour aider les pays pauvres à lutter contre le réchauffement climatique avant de connaître leurs besoins et les intentions des autres pays riches, ont réaffirmé mardi la Commission et la présidence tchèque de l'UE.

«Les chiffres sont en préparation. Des contacts et des discussions sont en cours entre les grandes économies», a indiqué le ministre tchèque de l'Environnement, Ladislav Miko, au cours d'une conférence de presse à Bruxelles avec le commissaire à l'Environnement, Stavros Dimas, pour présenter une «semaine verte» consacrée au changement climatique.

«Mon sentiment est que les choses vont se décanter au Mexique», a assuré M. Miko.

A Jiutepec, M. Calderon a également exhorté les négociateurs à ne pas laisser la récession mondiale influer sur les décisions d'investissements immédiats contre le changement climatique.

«Il nous faut rompre avec certaines anciennes manières de penser, et aussi avec nombre d'intérêts qui nous ont empêchés de parvenir à un accord», a-t-il déclaré, soulignant que le Mexique a été le premier pays en développement à entreprendre unilatéralement une réduction de ses émissions de dioxyde de carbone, en l'occurrence de 50 millions de tonnes/an.

Le MEF a été lancé par le président américain Barack Obama avec la volonté de se démarquer après huit années d'immobilisme sous la précédente administration. L'organisation rassemble les pays du G8, les grands pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Mexique) ainsi que la Corée du Sud, l'Indonésie et l'Australie. Ces pays représentent 80% des émissions mondiales des gaz à effet de serre (GES).