L'Union européenne, les États-Unis et l'ONU se sont montrés confiants vendredi à Bonn sur la possibilité d'aboutir à un nouvel accord climatique mondial ratifiable à la fin de l'année, dont les détails seraient réglés ultérieurement.

«J'attends un accord global à Copenhague, pas un cadre général. Il ne fait aucun doute que certains détails devront être discutés plus tard. Nécessairement, cela laissera encore beaucoup de travail», a estimé le secrétaire exécutif de la Convention climat de l'ONU, Yvo de Boer, à l'issue de la deuxième session de négociations du futur accord.

«Je suis confiant», a-t-il assuré devant la presse, évoquant «des signaux encourageants» de la part des différents pays représentés au cours de ces douze jours de débats.

«Nous visons un accord global à Copenhague, mais nous pensons aussi qu'il n'est pas nécessaire d'avoir absolument tout finalisé» à ce moment là, a également souligné le chef de la délégation américain Jonathan Pershing lors d'une conférence de presse.

L'Union européenne vise tout autant un «accord ratifiable fin 2009», a assuré le représentant de la Commission européenne Artur Runge Metzger, même s'il reste à effectuer «un travail de titan d'ici la fin de l'année» pour y parvenir.

Les délégués de 183 pays -sur les 192 parties à la Convention, ont épluché un premier texte d'une cinquantaine de pages, compilation des différents points de vue exprimés jusqu'alors, qui se sont enrichis de très nombreuses nouvelles propositions.

«Chacun était anxieux de voir ses propositions intégrées au texte: nous repartons avec 200 ou 250 pages. C'est un travail de titan et il nous reste environ 30 jours de négociation», a souligné M. Metzger.

«D'autant que certains pays n'ont encore rien mis sur la table, comme la Russie dont on ne sait absolument pas où elle veut aller», a-t-il ajouté.

Pour Yvo de Boer, les conditions d'un succès reposent sur quatre points: des objectifs ambitieux de réduction des émissions polluantes des pays industrialisés; des efforts des pays en développement pour limiter les leurs; des sources de financement stables et prévisibles et une structure de gouvernance (des fonds) équitable».

«Ces quatre points seront traités», a-t-il assuré.Les États-Unis pour un «nouvel accord» à la suite de Kyoto

Les États-Unis, qui n'ont jamais ratifié le Protocole de Kyoto, ont indiqué avoir proposé que le futur traité climatique en cours de négociation prenne la forme d'un nouvel «accord de mise en oeuvre» de la Convention climat des Nations unies.

«Nous avons déposé une proposition sur un accord de mise en oeuvre, conçu comme un accord complet, pas un amendement à quelque chose» d'existant, a indiqué le chef de la délégation américaine, Jonathan Pershing.

«Nous avons besoin d'un nouvel accord pour encadrer ce qui va suivre (...) afin de renforcer la mise en oeuvre de la Convention», a-t-il insisté devant la presse, à la clôture d'une deuxième session de négociation du futur accord climatique.

L'accord, qui doit aboutir en décembre à Copenhague, veut prendre la suite de la première phase du Protocole de Kyoto contre l'effet de serre, qui expire fin 2012. Ces engagements ne s'appliquaient qu'aux 37 industrialisés qui l'ont ratifié.

«Puisque nous ne sommes pas partie à Kyoto, il nous faut un nouvel accord qui permette de reconduire les obligations», a insisté M. Pershing.

Ce nouvel accord imposerait de nouveaux objectifs contraignants de réduction des émissions polluantes aux pays industrialisés - dont les États-Unis - tout en exigeant des pays en développement des «actions contraignantes», mais sans obligation de résultat à la clé.

«Le résultat n'est pas contraignant, l'action l'est. Nous espérons ainsi satisfaire le Congrès, tant que les actions mesurables et tant qu'elles sont d'un niveau d'effort comparable entre la Chine et d'autres et les États-Unis», a-t-il expliqué.

Mais les pays en développement «ne seront pas liés par un objectif de résultat», a-t-il tenu à préciser. «Et cela suppose bien sûr un large soutien» des pays les plus riches, financier et technologique.

M. Pershing a insisté sur le fait que cette proposition «marquait une distinction entre les pays en développement aux larges capacités et les pays au moyens plus faibles».

Les grands émergents comme la Chine, l'Inde, le Brésil ou la Corée du Sud ne sont pas soumis à des contraintes par le traité de Kyoto, ce qui avait justifié le refus américain de le ratifier.