A six mois du sommet mondial sur le climat, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et l'ex-vice-président américain Al Gore, ont appelé les patrons d'entreprises et les gouvernements à unir leurs efforts et agir dès maintenant pour sauvegarder l'avenir de la planète.

A six mois du sommet mondial sur le climat, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et l'ancien vice-président américain Al Gore ont appelé les patrons d'entreprises et les gouvernements à unir leurs efforts et agir dès maintenant pour sauvegarder l'avenir de la planète. Intervenant dimanche à Copenhague à l'ouverture d'une conférence internationale réunissant quelque sept cents participants du monde des affaires et d'experts climatiques, les deux hommes ont mis en exergue le rôle «crucial» des grandes entreprises dans la lutte contre le changement climatique et le nécessaire succès du sommet de Copenhague prévu en décembre.

M. Ban a souhaité notamment voir les dirigeants d'entreprises --BP, Alstom, Siemens, Intel, Pepsico, Ericsson-- à «l'avant-garde d'un effort sans précédent pour transformer l'économie mondiale en une économie plus propre, plus verte et plus durable».

«En tant que leaders d'entreprises, vous occupez un rôle crucial pour assurer que les négociateurs des gouvernements» du monde parviennent «à un accord» au sommet mondial du climat à Copenhague, a-t-il déclaré.

Cette réunion de Copenhague, World Business Summit on Climate Change,  survient à «une période critique de l'histoire de l'humanité», a-t-il observé, estimant «essentiel» de ne pas laisser la crise économique, «la plus grave depuis les années 1930», mettre «un frein à l'élan politique, aux investissements et à l'innovation dont nous avons besoin pour combattre les changements climatiques».

 «Aujourd'hui, je veux vous lancer un défi. Je veux vous voir à l'avant-garde d'un effort sans précédent pour réorganiser l'économie mondiale en une économie plus propre, plus verte et plus durable», a déclaré M. Ban à l'adresse des nombreux patrons de groupes industriels.

Investir «maintenant dans des solutions vertes est meilleur marché et en fin de compte plus profitable», a-t-il ajouté, car continuer à «verser des milliards de dollars dans des aides à l'énergie fossile c'est comme investir dans des subprimes», allusion à l'éclatement de la crise immobilière à l'été 2007 aux Etats-Unis et à ses répercussions dans le monde.

Il a exhorté le monde des affaires à accorder au sommet de Copenhague son soutien «à travers votre exemple». Il faut trouver «la volonté politique nécessaire pour conclure un nouvel accord climatique ambitieux» en décembre dans la capitale danoise, a-t-il souligné.

M. Gore, prix Nobel de la paix et héraut du combat contre le réchauffement climatique, a appelé de son côté la communauté internationale à agir dès maintenant.

Il faut agir «cette année et non l'année prochaine» pour obtenir «un accord viable» à Copenhague, a-t-il dit. «Nous devons aller loin et vite», car «le temps presse».

A une période où le monde fait face «à trois crises interdépendantes, climatique, économique et de sécurité énergétique», il y a «beaucoup de travail à faire d'ici le sommet de Copenhague», a-t-il ajouté.

Selon lui, les dirigeants d'entreprises doivent «faire du lobbying auprès de leurs gouvernements, faire entendre leurs voix et être persuasifs» pour que le sommet de Copenhague ne soit pas un échec.

La contribution du monde des entreprises est «cruciale pour le succès de nos efforts», a-t-il souligné. «Nous avons tout, à l'exception de la volonté politique (...) et nous savons que la volonté politique est une ressource renouvelable».

Plus de 70 jeunes ont été arrêtés dimanche après-midi pour avoir forcé les barrages policiers installés autour du Bella Center, lieu de la conférence, a indiqué à l'AFP Flemming Steen Munch, porte-parole de la police de Copenhague.

Quelque trois cent personnes avaient participé à cette manifestation spontanée de jeunes d'extrême gauche, protestant contre le rôle positif dévolu aux chefs d'entreprises dans la lutte contre le réchauffement climatique.

«Cela revient à envoyer un pyromane éteindre un incendie», ont estimé les organisateurs de la manifestation.