L'un des mythes les plus populaires des « enviro-sceptiques « est que « la Terre se refroidit depuis 1998 ». Le point de départ de ce mythe étant que 1998 aurait été l'année la plus chaude, et que ce record n'a pas été battu depuis. Une nouvelle étude s'attarde justement, non pas à démontrer, mais avant tout à expliquer, ce qui est normal et ce qui ne l'est pas.

Pourtant, même les « sceptiques » du réchauffement l'admettent : personne ne s'attend à ce qu'une courbe montrant la croissance des températures moyennes soit bien droite. Elle sera remplie de montagnes et de vallées, comme sur l'image ci-contre. Par conséquent, qu'est-ce qui est « normal » et qu'est-ce qui ne l'est pas?

Eh bien une « vallée » d'une décennie est tout à fait normale, quand on considère la tendance à long terme. C'est ce qu'écrivent David Easterling, du National Climatic Data Center - un organisme dont les chiffres sont souvent utilisés à tort et à travers - et Michael F. Wehner, du Laboratoire Lawrence Berkeley, dans leur article à paraître dans Geophysical Research Letters.

En soi, c'est quelque chose qu'on pouvait voir à l'oeil nu : dans le graphique ci-contre, tous les « pics » de température sont suivis d'une « descente » de plusieurs années. « Il est très facile de sélectionner une période pour renforcer un point de vue », écrivent-ils.

Mais globalement, sur plus d'un siècle, la tendance à la hausse des températures moyennes et est, elle aussi, visible à l'oeil nu.

Leur objectif est en partie pédagogique, répond Easterling au New York Times, parce que, scientifiquement, c'est le genre de démonstration qui a déjà été faite par le Groupe des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce que nous voulions, nous, explique-t-il, c'est de montrer, d'une manière qui puisse être corroborée par les pairs, « qu'il n'y a aucune raison de s'attendre à ce que le climat se réchauffe de façon monotone, qu'il existe une variabilité naturelle », conjointement avec le réchauffement causé par l'homme.

Il est un peu dommage qu'il faille encore le répéter en 2009, mais le 21e siècle est encore jeune...