Les yeux rivés sur Copenhague, fin 2009, la communauté internationale se prépare à douze mois de négociations ardues pour arracher un accord mondial sur le climat, avec l'entrée en jeu, très attendue, de Barack Obama.

A plusieurs reprises lors de la conférence de Poznan, les chefs d'Etat ont été appelés à s'investir dans un traité ambitieux au Danemark pour tenter d'enrayer le réchauffement en cours et limiter ses effets dévastateurs annoncés. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon envisage même de les réunir en sommet en septembre à New York.Le prochain président américain devra quant à lui rejoindre au plus vite l'enceinte des négociations, dopée par l'accord des 27 pays de l'UE sur leur plan climat, et donner les premiers gages d'une coopération tant espérée.

Le sénateur John Kerry, dépêché à Poznan par Obama, a cependant tenu à rappeler que les Etats-Unis n'avanceraient pas seuls.

«Il est vital que les dirigeants américains et européens mais aussi ceux de la Chine, de l'Inde, de la Corée (du sud) et du Japon, indiquent clairement à leurs négociateurs et aux populations: c'est là que je veux aller».

Dans le futur traité de Copenhague, qui portera sur la période post-2012, pays industrialisés et en développement sont invités à coopérer, chacun prenant des engagements à sa mesure: réductions drastiques des émissions de gaz à effet de serre pour les premiers, limitation de la hausse pour les seconds.

L'administration Bush a refusé de s'engager sur des réductions chiffrées et n'a pas ratifié le protocole de Kyoto (période 2008-2012), à l'inverse de l'ensemble des autres pays industrialisés.

Quant à la Chine, le chef de sa délégation à Poznan a regretté «le manque d'engagement politique» de la part des pays développés.

«Les pays en développement ont mis beaucoup de propositions sur la table, mais on a vu un manque d'enthousiasme de la part des pays industrialisés, même à apporter un début de réponse», a expliqué Su Wei.

Qui paiera ? La question du financement de la lutte contre le réchauffement et de la nécessaire adaptation à ce dernier, évaluée à plusieurs dizaines de milliards de dollars par an, domine chaque jour un peu plus les négociations.

Source «d'amerturme» à Poznan, selon les termes du patron climat de l'Onu, Yvo de Boer, le sujet reviendra en force dans les 12 mois à venir.

«Soyons honnêtes: trouver un accord à Copenhague reviendra, dans une large mesure, à entraîner les pays en développement et c'est largement lié à la capacité de mobilier des ressources (financières)», a reconnu M. De Boer.