Contrairement à ce que le reste du monde peut bien penser, les Inuits ne sont pas contre l'idée d'élargir la recherche ou d'ériger un centre de recherche sur les changements climatiques en Arctique, tel que projeté par certains pays.

Selon la présidente de l'organisation fédérale des Inuits du Canada, Mary Simon, «les Inuits voudraient toutefois pouvoir y travailler. Pouvoir partager leurs connaissances qui n'apparaissent pas nécessairement dans les encyclopédies de recherche, mais qui sont tout autant valables», dit-elle.L'ambassadrice canadienne de la région circumpolaire a ouvert le premier colloque international Arctic Change, hier, au Palais des congrès de Québec.

En matière de recherche, Louis Fortier, directeur scientifique d'ArcticNet, hôte du colloque, a pour sa part souhaité que le financement ne tombe pas complètement à plat avec la fin de l'Année polaire internationale. À ce chapitre, il a indiqué à La Presse qu'il est important de travailler en partenariat avec les pays désireux d'exploiter les ressources naturelles du toit du monde. «Ils devront de toute façon procéder en respectant l'environnement, a-t-il dit. Ils auront besoin de l'expertise des chercheurs.»

L'organisation ArcticNet, qui oeuvre avec plusieurs partenaires, estime qu'elle a besoin de 30 millions de dollars, donc au moins 6,5 millions bruts par année, pour poursuivre ses travaux sur les changements climatiques. Une somme de 150 millions a été injectée par le fédéral depuis deux ans dans la recherche polaire. Mais récemment, ArcticNet a envoyé des demandes qui sont restées lettre morte au premier ministre Stephen Harper.

M. Fortier fonde donc beaucoup d'espoir dans l'élection de Barack Obama, nouveau président des États-Unis, afin que les gouvernements occidentaux comprennent que les changements climatiques peuvent être rentables financièrement.

«Obama a vite compris, lui, estime M. Fortier. C'est dommage, mais avec le protocole de Kyoto, nous nous sommes alignés sur les États-Unis de George Bush. Le Canada a joué le rôle du bon gars. C'est terrible. Il faut changer ça avant le renouvellement du protocole de Kyoto, en 2012.»