Fini l'avalanche de cadeaux, et de produits suremballés pour Noël dans la famille Auclair-Delisle, qui redouble d'efforts cette année pour diminuer son empreinte écologique après avoir signé le fameux « Pacte pour la transition ».

Lauriane, Samuel, Rosalie et Léa, dont les âges varient entre 14 et 3 ans, recevront à Noël des livres, des jouets en bois ou en tissu, ou des activités. Et s'ils demandent des jouets trop polluants au Père-Noël ? Eh bien ! Ils seront de seconde main.

« Quand t'en as moins, ça a plus de valeur. Il faut revenir à ça, parce que ça n'a pas de bon sens. On consomme en fous et on n'est pas plus heureux pour autant », a confié leur maman, Amélie Auclair, aux côtés de son mari, Gabriel Delisle.

En entrevue avec leur marmaille dans leur maison de Repentigny, Mme Auclair et M. Delisle ont avoué que leurs plus vieux avaient été de prime abord déçus par leurs projets, mais ils se sont vite ajustés pour leurs suggestions.

« Je me dis, si on arrive à passer au travers de Noël sans consommer plein de plastique, on devrait être capable de passer à travers notre année sans consommer trop de plastique », a-t-elle souligné.

« C'est comme quelqu'un qui arrête de fumer. Quand t'arrêtes de fumer pendant le temps des Fêtes pis que tu passes au travers, tu vas être correct pour l'année », a-t-elle ajouté en éclatant de rire.

Lorsque des dizaines d'artistes ont lancé le Pacte pour la transition, afin d'encourager les Québécois à en faire davantage pour ménager la planète, les Auclair-Delisle ont répondu présents et se sont sentis réconfortés de savoir qu'ils n'étaient pas les seuls à être inquiets sur l'avenir.

La famille essaie de réduire sa production de déchets en compostant, en ayant moins de produits emballés de plastique à usage unique. Et la prochaine voiture des Auclair-Delisle sera au moins hybride, sinon totalement électrique.

Amélie Auclair et Gabriel Delisle tiennent à poser des gestes concrets pour inculquer ces valeurs à leurs quatre enfants.

« Si on élève nos enfants (comme ça), peut-être que dans deux-trois générations, en principe, les gens devraient être à la base écolo, plutôt que de le devenir avec le temps », a indiqué Mme Auclair, qui est âgée de 34 ans.

Une transition difficile, mais nécessaire

Mme Auclair admet que ce n'est pas toujours facile de faire des efforts pour diminuer son empreinte écologique, surtout pour les parents de familles nombreuses.

« Depuis le mois de septembre que je n'ai pas eu de congé, que je fais juste courir partout. C'est sûr que ce n'est pas facile, on est comme un dépendant des trucs tout faits », a-t-elle soutenu.

Mais Mme Auclair et M. Delisle sont convaincus que les efforts en valent la chandelle et encouragent tous les Québécois à suivre le mouvement, même ceux qui contestent le consensus scientifique sur le réchauffement climatique.

« Même si les prédictions qu'ils font, ce n'est pas ça vraiment, on peut faire notre part. On ne peut pas se tromper en diminuant nos déchets », a ajouté M. Delisle, qui travaille dans une imprimerie de Montréal.

Les deux parents espèrent également que le nouveau gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) agisse sur ce front, même si le parti n'en a pas fait l'un de ses enjeux de prédilection pendant la campagne électorale.

« Un moment donné, il va falloir qu'il y ait des lois plus sévères, des amendes », a plaidé Mme Auclair.

« Ça va prendre des lois pour aider la masse à s'y mettre, mais ça n'empêche pas qu'individuellement, on peut le faire et donner l'exemple. »