Un concert doit se tenir fin novembre à Washington au profit des opposants à la construction d'un oléoduc dans le Dakota du Nord, qui suscite un mouvement croissant de protestation en particulier des indiens des grandes prairies du nord des États-Unis.

La tribu sioux de Standing Rock affirme que l'oléoduc menace ses sources d'eau potable et plusieurs sites où sont enterrés ses ancêtres. Le Dakota Access Pipeline doit traverser quatre Etats américains et acheminer le pétrole extrait dans le Dakota du Nord, à la frontière canadienne, jusque dans l'Illinois, plus au sud.

Le rockeur Dave Matthews a annoncé mardi qu'il serait en tête d'affiche d'un concert organisé le 27 novembre dans la capitale fédérale. Les fonds récoltés serviront à fournir du ravitaillement et une assistance légale aux manifestants, les Amérindiens ainsi que des défenseurs de la nature.

Il a précisé que la présence d'autres artistes serait annoncée ultérieurement pour ce spectacle prévu au DAR Constitution Hall, à deux pas de la Maison Blanche. Une mobilisation anti-oléoduc doit suivre le lendemain dans la capitale.

«Comment pouvons-nous continuer de permettre à l'argent du pétrole de dicter nos politiques environnementales et sociales? Les gens de Standing Rock, et ceux qui les soutiennent, se soulèvent pour leurs enfants et tous nos enfants», a indiqué M. Matthews dans un communiqué.

«Nous laissons le pipeline du Dakota éteindre leurs voix. Non seulement ils vont profaner des terres sacrées, mais en plus ils menacent d'empoisonner la rivière Missouri», a-t-il déploré.

Le chanteur et guitariste né en Afrique du Sud mais élevé aux États-Unis s'est constitué une base de fans fidèles depuis les années 1990, avec le son blues-rock de son groupe le Dave Matthew Band. Il exprime de plus en plus ses positions militantes de gauche.

Une centaine de manifestants ont été arrêtés jeudi par la police du Dakota du Nord près du chantier controversé, et la tension est montée dans la soirée avec coups de feu et cocktails Molotov. Des arrestations avaient déjà eu lieu au fil des mois de manifestations.

Le 10 octobre, le gouvernement américain avait redemandé le gel de ce chantier, dans un souci d'apaisement, et ce malgré la décision antérieure d'un juge autorisant la poursuite des travaux. Mais les travaux de la compagnie Energy Transfer Partner ont redémarré dès le 11 octobre.

AFP

Dave Matthews