L'opération de «protection» de la célèbre forêt de Bialowieza  - plus ancienne forêt primaire d'Europe - a commencé mardi, a annoncé le gouvernement polonais, au moment où des groupes écologistes, dont Greenpeace et le WWF, dénoncent l'abattage d'arbres.

«Notre objectif est d'arrêter la dégradation de la forêt», attaquée massivement par des insectes xylophages, «mais aussi de protéger la vie et la santé des populations locales, le trafic routier et de combattre le risque d'incendies», a déclaré aux médias le directeur des Forêts nationales, Konrad Tomaszewski, invoquant son expérience professionnelle de plus de 40 ans.

«L'opération a commencé aujourd'hui» (mardi), a-t-il ajouté, évitant soigneusement les termes de coupes ou d'abattage, et énumérant différentes autres démarches en cours.

Mais il a reconnu qu'il s'agissait en priorité d'abattre les arbres tellement atteints qu'ils risquent de tomber sur des sentiers et de blesser les gardes forestiers ou les touristes, très nombreux dans cette zone du nord-est de la Pologne, à la frontière de la Biélorussie, où vit notamment une importante population de bisons d'Europe.

Il a souligné que deux «zones de référence» totalisant 17 000 hectares, soit un tiers de la surface totale de la forêt, n'étaient pas concernées par les opérations de protection, pour permettre de voir si la nature est capable de se défendre toute seule, comme l'affirment les écologistes.

Le ministre de l'Environnement Jan Szyszko, qui a dit avoir eu une «discussion de huit heures» lundi au Parlement européen sur cette question ayant suscité des interrogations au-delà des frontières polonaises, a répété qu'il invitait «le monde entier» à venir sur place pour comprendre l'opération en cours.

Devant le bâtiment du ministère, des militants de Greenpeace ont tendu une banderole avec l'inscription: «Bialowieza - protection oui, abattage non».

«Le ministre ne comprend pas que cet insecte est un visiteur fréquent et naturel, qu'il a toujours existé et que la forêt y a bien survécu», a dit une militante de l'organisation, Katarzyna Jagiello.