Les biologistes à la recherche d'espèces envahissantes avaient jusqu'ici l'habitude de sillonner les vastes contrées sauvages à pied et en canot, ou encore d'utiliser les photos satellites. Ils disposent maintenant d'un nouvel outil: le drone.

Catherine Tarasoff, professeure adjointe à l'Université Thompson Rivers, de Colombie-Britannique, a partagé son expérience cette semaine lors d'une conférence sur la lutte aux espèces envahissantes, réunissant à Richmond plus de 150 spécialistes de la province.

Mme Tarasoff a expérimenté avec succès le petit avion télécommandé, en juin dernier, pour mener ses recherches dans une aire de gestion de la faune. Elle conclut qu'avec les drones, la résolution des images est exceptionnelle - on peut littéralement faire un gros plan sur un pétale, dit-elle.

La professeure Tarasoff s'est tournée vers le drone à la suggestion du directeur de l'aire de gestion de la faune de Creston Valley, une terre humide du centre de la province qui est envahie par l'iris des marais, une des espèces les plus envahissantes en Colombie-Britannique. Cet iris jaune a été abondamment planté par les paysagistes dans cette province, jusqu'à ce que les biologistes s'aperçoivent que la jolie fleur dominait son écosystème aux dépens des espèces indigènes.

Le drone, équipé d'une caméra, a survolé toute la région, à une altitude de 50 mètres, et ses milliers de photos, mises ensemble, ont permis de dresser le portrait global de l'invasion de l'iris. En cliquant sur la grande photo, on obtient la position GPS d'un secteur, et les équipes au sol peuvent s'y rendre pour procéder à l'éradication. Cette technologie permet d'économiser argent et efforts, conclut Mme Tarasoff.

Prochaine étape, espère-t-elle: programmer un drone «intelligent», qui pourra déterminer lui-même les espèces à photographier.

Gail Wallin, directrice du Conseil des espèces envahissantes de Colombie-Britannique, qui organise la conférence, observe que les nouvelles technologies offrent d'énormes possibilités pour les chercheurs - mais aussi pour le commun des mortels. Ainsi, de nouvelles applications pour téléphones intelligents permettent maintenant aux citoyens d'identifier les espèces qui se trouvent dans leur cour, puis de signaler leur présence aux scientifiques.

Le conseil provincial espère qu'un jour, le signalement d'espèces envahissantes sera considéré comme un devoir citoyen, à l'instar de la collecte sélective des ordures.