Les groupes écologistes ont de grandes attentes face à la vague orange qui a déferlé mardi sur l'Alberta.

La nouvelle première ministre néo-démocrate, Rachel Notley, a souvent parlé d'environnement alors qu'elle était dans l'opposition, et les écologistes ont bien l'intention de lui rappeler ces déclarations passées si jamais elle devait s'en éloigner ou trop tarder.

Lors de sa première conférence de presse après sa victoire éclatante, Mme Notley a prévenu mercredi que le dossier des changements climatiques serait rapidement à l'ordre du jour. Elle compte d'abord faire le point avec les hauts fonctionnaires et annoncera les intentions de son gouvernement «au cours des prochains jours».

Une attitude qui ravit l'Institut Pembina, un organisme voué à l'énergie verte. Son directeur administratif, Ed Whittingham, croit que les néo-démocrates élaboreront rapidement un plan crédible de lutte contre les changements climatiques, un dossier négligé par les précédents gouvernements conservateurs, selon lui.

Le gouvernement sortant du progressiste-conservateur Jim Prentice, un ancien ministre de Stephen Harper, avait promis de publier son plan de lutte contre les changements climatiques en juin. M. Whittingham soutient que le nouveau gouvernement devrait conserver cet échéancier - voire le devancer. Cette stratégie provinciale devrait aussi comprendre, selon lui, une taxe élevée sur le carbone et un plan pour éliminer progressivement les centrales au charbon.

L'Alberta exige des gros émetteurs de gaz à effet de serre qu'ils réduisent leurs émissions de gaz carbonique de 12 pour cent par année dans chacune de leurs installations; la province impose une taxe de 15 $ la tonne d'émissions qui dépassent cette cible. L'Institut Pembina soutient que sur l'ensemble des émissions, cette taxe équivaut à seulement 1,80 $ par tonne.

Du côté de Greenpeace, on espère que les néo-démocrates feront, comme promis, la promotion des énergies renouvelables, et qu'ils s'attaqueront aux émissions polluantes de l'industrie des sables bitumineux, a indiqué Mike Hudema.

Plusieurs groupes de la société civile espèrent aussi de meilleures relations avec le gouvernement albertain, qui avait, selon eux, l'oreille des pétrolières mais pas beaucoup des environnementalistes ou des Autochtones.

Le chef de la Première Nation Chipewyan d'Athabasca, Allan Adam, a ainsi été heureux d'entendre Mme Notley, dans son discours de la victoire, mardi soir, évoquer une réforme de la réglementation en matière de sables bitumineux. Le chef de cette nation qui vit au beau milieu de l'industrie pétrolière promet de collaborer avec le nouveau gouvernement pour trouver un terrain d'entente afin «d'aller de l'avant».