Un tribunal de New Delhi a ordonné jeudi au gouvernement indien de retirer le nom d'une militante de Greenpeace, qui avait été empêchée de partir pour Londres, d'une liste de personnes suspectes, a indiqué son avocate.

Priya Pillai devait s'envoler pour la capitale britannique le 11 janvier afin de rencontrer des parlementaires pour leur présenter son travail, mais elle avait été retenue par des responsables de l'immigration et la mention «débarquée» imprimée sur son passeport.

La militante indienne Pillai lutte avec Greenpeace contre un projet de mine de charbon à ciel ouvert qui doit être exploitée dans une forêt dans l'État du Madhya Pradesh, dans le centre du pays.

Selon Greenpeace, ce projet va déstabiliser la vie de dizaines de communautés tribales et fragiliser la faune, en particulier éléphants et léopards, et la flore.

Pillai, suite à un recours en justice, a obtenu jeudi de la Haute Cour de Delhi le retrait de son nom d'une liste de personnes qui doivent être contrôlées à l'immigration et la suppression de l'incident de janvier des archives de l'administration.

«La Cour a estimé qu'elle n'avait rien fait d'illégal», a dit l'avocate de la militante, Indira Jaising, à l'AFP.

«Enquêter sur les comptes de Greenpeace est autorisé mais cela n'empêche pas le droit à la dissidence», a-t-elle ajouté.

Selon l'agence Press Trust of India, le juge a refusé l'ouverture d'une enquête sur les agents de l'immigration qui ont empêché son voyage et a rejeté une demande d'indemnisation.

La militante a réagi sur Twitter en estimant qu'il s'agissait d'une «victoire pour la démocratie et la liberté d'expression», «une victoire symbolique pour le peuple indien et les mouvements qui osent proposer un rêve différent pour notre pays».

Le gouvernement de Narendra Modi a renforcé en juin le contrôle des mouvements de fonds depuis l'étranger vers Greenpeace India suite à un rapport des services de renseignement accusant certaines ONG étrangères de nuire à l'économie indienne.