Une décision jeudi d'un juge américain devrait réduire de plusieurs milliards de dollars l'amende maximale que risque le géant pétrolier britannique BP pour les «graves négligences» ayant conduit à la marée noire de 2010 dont il a été jugé responsable en septembre.

Une cour fédérale de Louisiane (sud), qui statuait sur le volet civil de cette affaire, avait estimé à l'époque que BP avait été «imprudent» dans la gestion de sa plate-forme pétrolière Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique, dont l'explosion en avril 2010 a tué 11 personnes et provoqué la plus grande catastrophe environnementale de l'histoire des États-Unis.

Le ministre de la Justice américain Eric Holder avait alors chiffré à 18 milliards de dollars le montant maximal des pénalités encourues par le groupe britannique, en se basant sur l'estimation gouvernementale de 4,19 millions de barils rejetés dans le golfe du Mexique suite à l'accident. BP contestait cette estimation et avançait une évaluation plus basse.

Dans une décision rendue jeudi, le juge de La-Nouvelle-Orléans Carl Barbier estime finalement qu'il faut se baser sur seulement 3,19 millions de barils rejetés pour calculer la pénalité maximale possible encourue par BP. Cela ramènerait celle-ci autour de 13,7 milliards de dollars.

L'amende finale sera déterminée au cours d'un procès prévu à partir de mardi prochain pour fixer le montant exact par baril que BP doit payer.

La marée noire de 2010 a déjà coûté très cher au groupe britannique. Après avoir plaidé coupable au pénal, BP avait été condamné à payer une amende record de 4,5 milliards de dollars et avait également dû verser 7,8 milliards de dollars à des particuliers et entreprises affectés par cette catastrophe.

Le groupe a par ailleurs versé 10 milliards de compensation aux entreprises, particuliers et autorités locales ayant accepté de ne pas porter l'affaire devant la justice, et a dépensé environ 14 milliards de dollars pour les opérations de nettoyage des côtes.

Quatre ans après la catastrophe, la faune dans la région continue toutefois de souffrir de la marée noire, les dauphins, les tortues et les thons paraissant particulièrement affectés, avait relevé l'organisation écologiste américaine National Wildlife Federation en avril.