Les Américains, surtout ceux qui ont des enfants, sont plus motivés pour diminuer leur consommation d'électricité si on leur dit que cela permet de réduire la pollution et de préserver la santé, révèle lundi une étude.

Cette recherche publiée dans les Compte-rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS) indique également que le seul argument économique pour diminuer cette consommation a très peu d'impact. Selon les chercheurs, cela s'explique par le fait que l'électricité est bon marché aux États-Unis.

Les auteurs ont étudié les réactions de personnes vivant dans 118 appartements à Los Angeles, en Californie. Pendant cinq mois en 2012, les résidents ont reçu un relevé hebdomadaire de leur consommation d'énergie.

Certains de ces résidents ont été informés des économies qu'ils pourraient faire en comparant leur consommation à celle de voisins plus économes, leur précisant aussi de combien ils pourraient réduire leur facture, par exemple en éteignant la lumière après avoir quitté une pièce.

Un autre groupe a reçu les mêmes informations, mais les chercheurs ont aussi expliqué que consommer moins d'énergie contribuait à réduire la pollution de l'air qui peut provoquer de sérieux problèmes de santé chez les enfants, notamment ceux qui souffrent d'asthme et d'autres maladies respiratoires.

Un dernier groupe témoin n'a reçu aucune information.

Les résultats sont clairs: les résidents qui ont été avertis des risques pour la santé ont en moyenne réduit leur consommation de 8% par rapport au groupe témoin.

La réduction a atteint 19% dans les foyers avec des enfants, précise l'étude.

Quant aux habitants des appartements à qui les chercheurs ont seulement fait valoir des économies financières, il n'y a quasiment pas eu de changement.

«Pour la plupart des personnes dans notre étude, le montant économisé en faisant attention à l'utilisation d'électricité comme leurs voisins les plus économes ne s'est traduit que par une économie de quatre à six dollars par mois», ce qui est négligeable, a expliqué Omar Asensio, chercheur à l'Université de Californie à Los Angeles et un des co-auteurs de ces travaux.

«Nous avons découvert qu'il fallait, pour vraiment changer les habitudes de consommation d'énergie, lier le bien public et privé», explique Magali Delmas, une économiste environnementale dans cette même université.

«Notre message quant à la santé et à la pollution rappelle au public que la protection de l'environnement c'est aussi leur affaire et celle de leurs enfants», ajoute-t-elle.

Des changements dans les habitudes quotidiennes de consommation d'électricité peuvent avoir un impact important à grande échelle car les bâtiments résidentiels et commerciaux comptent pour plus des deux tiers de la consommation d'énergie aux États-Unis, précise cette recherche.

Près de 70% de l'électricité américaine est produite par des centrales au charbon et au gaz, particulièrement polluantes.