Il faudrait 42 kilomètres cube d'eau, soit environ une fois et demi la quantité maximum du plus grand réservoir du pays, pour mettre fin à la sécheresse frappant la Californie depuis trois ans, selon une nouvelle estimation de la NASA mardi.

Plus tôt cette année, au plus fort de la sécheresse, cette équipe de scientifiques a déterminé à partir de données satellitaires que les réserves d'eau dans les bassins des fleuves Sacramento et San Joaquin étaient largement sous les niveaux saisonniers normaux: il manquait 41.639 milliards de litres d'eau.

Utilisant le satellite GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) de la NASA, ils ont aussi estimé que depuis 2011 ces deux bassins fluviaux avaient vu leur volume d'eau baisser de 151 000 milliards (15 km cube) chaque année.

Cela représente plus d'eau que les 38 millions d'habitants de Californie en consomment annuellement pour tous leurs besoins, ont calculé les auteurs de cette étude objet d'une présentation à la conférence annuelle de l'American Geophysical Union réunie cette semaine à San Francisco, en Californie.

Environ deux-tiers de ce déficit d'eau est dû à l'épuisement des poches souterraines dans la vallée centrale de la Californie.

Une autre étude effectuée début 2014 avec l'observatoire aérien de la neige de la NASA (Airborne Snow Observatory) a montré que le manteau neigeux dans la chaîne de la Sierra Nevada était deux fois moins épais que dans les estimations précédentes.

Cette observatoire embarqué dans un avion a permis les premières observations en haute définition du volume d'eau contenu dans la neige des bassins des rivières Tuolumne, Merced et Kings, ainsi que des lacs dans la Sierra Nevada et la rivière Uncompahgre dans la partie haute du bassin du Colorado.

L'observatoire permet de mesurer le volume d'eau contenu dans les couches de neige et le rayonnement solaire absorbé. Les scientifiques peuvent ainsi calculer le rythme de fonte de la neige et estimer le volume d'eau qui s'écoulera dans ces bassins.

«La couverture neigeuse de 2014 a été l'une des trois plus minces jamais enregistrées et la plus faible depuis 1977 quand la population de Californie était la moité de ce qu'elle est aujourd'hui», a souligné Tom Painter, un chercheur du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA.

«Outre la diminution des réserves d'eau, la moins grande étendue de neige amplifie le réchauffement climatique en permettant au sol non recouvert qui est plus sombre d'absorber davantage de chaleur du soleil.