Il n'y a eu aucune ingérence politique dans l'attribution à TransCanada d'un certificat pour forer dans une zone de reproduction des bélugas au large de Cacouna, a affirmé mercredi le ministre de l'Environnement, David Heurtel.

Le ministre s'est de nouveau retrouvé sur la défensive lorsque le Parti québécois a réclamé une enquête indépendante sur le dossier, qui a fait l'objet d'une décision cinglante de la Cour supérieure la semaine dernière.

M. Heurtel a refusé de se plier à cette demande et a affirmé que le processus d'attribution du certificat à TransCanada était purement administratif et qu'aucun membre de son gouvernement ne s'en était mêlé.

«L'émission d'un certificat d'autorisation comme celui-là, c'est un processus administratif, a déclaré le ministre. Et en disant ça, ce n'est pas une forme de blâme envers qui que ce soit ou quoi que ce soit. C'est simplement dire clairement que, justement, il n'y a pas d'ingérence politique dans le processus d'émission de certificat.»

La semaine dernière, la Cour supérieure a suspendu le permis de TransCanada jusqu'au 15 octobre, car les travaux mettaient en péril un site de reproduction des bélugas. La décision a été très dure à l'égard du Ministère, qui a donné le feu vert à l'entreprise alors qu'il lui manquait plusieurs informations quant à l'impact des travaux sur les mammifères marins.

Le ministre Heurtel a d'abord justifié sa décision par un avis de Pêches et Océans Canada, une étude qui n'existait pas.

Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec et des groupes écologistes ont réclamé une enquête indépendante afin de déterminer pourquoi des inquiétudes formulées par une jeune biologiste du Ministère ont été ignorées.

Le député péquiste Sylvain Gaudreault leur a emboîté le pas, mercredi.

«C'est une belle piste d'atterrissage, une belle porte de sortie, pour permettre au ministre de retrouver un minimum de crédibilité», a déclaré le député péquiste Sylvain Gaudreault.

M. Heurtel plaide qu'il faut plutôt laisser le processus judiciaire suivre son cours, puisque des écologistes contestent toujours le certificat d'autorisation de TransCanada. M. Gaudreault estime que le gouvernement libéral doit aller plus loin.

«Le processus judiciaire n'a pas le mandat d'étudier ce qui s'est passé à l'intérieur du Ministère, de la chaîne de commandement, a-t-il dit. Une enquête indépendante permettrait d'entendre le ministre, d'entendre le sous-ministre, d'entendre les fonctionnaires pour voir où ç'a accroché.»

TransCanada prévoit de reprendre ses forages exploratoires au large de Cacouna le 15 octobre. L'entreprise doit soumettre un projet final pour l'approbation de l'Office national de l'énergie d'ici la fin du mois.