La Norvège a annoncé vendredi avoir mis en place une «zone de sécurité» autour d'un secteur de l'Arctique dans lequel Greenpeace tente de s'opposer à une campagne de forages pétroliers.

L'ONG a dépêché cette semaine son bateau Esperanza en mer de Barents, à l'emplacement même où le groupe pétrolier norvégien Statoil prévoit de forer le puits le plus au nord jamais réalisé en Norvège, par 74° Nord.

Afin de déloger le navire qui se trouve, légalement, dans la zone économique exclusive (ZEE) norvégienne, Oslo a mis en place depuis jeudi une «zone de sécurité» dans un rayon de 500 mètres autour du point de forage prévu.

«Les navires qui ne sont pas impliqués dans les activités pétrolières de l'opérateur n'ont pas accès à cette zone», a indiqué un porte-parole du ministère du Pétrole et de l'Énergie, Haakon Smith-Isaksen.

Greenpeace a toutefois remis en question la légalité de cette «zone de sécurité», faisant valoir que sa mise en place aurait dû être précédée d'un préavis de 30 jours.

«Nous avons l'intention de rester» au moins jusqu'au 28 juin, date à laquelle un tel préavis expirerait, a déclaré à l'AFP un responsable de Greenpeace Truls Gulowsen.

«Nous ne voyons aucune raison de déplacer l'Esperanza qui a autant le droit de se trouver à cet endroit qu'une plateforme de forage. On y est même arrivé les premiers, ce qui en droit international nous donne le droit de rester», a-t-il ajouté.

Pour l'ONG, le projet de forage du puits Appolo dans la zone de Hoop est trop proche de la limite de la banquise et de Bjoernoeya («l'île aux ours»), un îlot situé à 175 km de là et qui accueille des espèces d'oiseaux rares et, parfois, des ours polaires.

Affrétée par Statoil, la plateforme de forage Transocean Spitsbergen est, elle aussi, sur zone. Elle attend l'examen d'un appel de Greenpeace auprès du gouvernement avant d'entamer ses opérations.

«Nous sommes prêts à démarrer les opérations de forage dès que tout sera en place», a indiqué un porte-parole de Statoil, Morten Eek.

Jeudi, la police norvégienne avait délogé les sept derniers des 15 militants de Greenpeace qui occupaient la plateforme depuis mardi.