Les enquêteurs russes ont l'intention d'inculper mercredi pour «piraterie» les trente militants de Greenpeace placés en détention après une action contre une plateforme pétrolière dans l'Arctique, a rapporté mardi l'agence Interfax, citant une source au sein des forces de l'ordre.

Les avocats de l'organisation ont cependant été informés que seuls deux militants seraient inculpés mercredi : le binational americano-suédois Dima Litvinov et la Finlandaise Sini Saarela, selon un porte-parole de l'organisation.

«Nous n'avons pas d'information sur les charges qui seront retenues contre ces deux militants. Tout chef d'inculpation de piraterie contre des militants pacifiques serait absurde», a déclaré par courriel Aaron Gray-Block, porte-parole de l'organisation écologiste.

La source au sein des forces de l'ordre citée par Interfax est formelle : «ils seront inculpés pour (...) piraterie commise en bande organisée».

Le crime de piraterie est passible en Russie de 15 ans de prison.

Une porte-parole du Comité d'enquête a confirmé à l'AFP que les militants seront inculpés mercredi, mais a refusé de dire pour quels motifs.

Quatre Russes et 26 ressortissants de dix-sept autres pays, dont deux Canadiens, six Britanniques, un Américain et un Français, ont été placés en détention à la suite de l'arraisonnement le 19 septembre en mer de Barents (Arctique russe) de leur navire, l'Arctic Sunrise. Plusieurs d'entre eux avaient tenté d'escalader une plateforme pétrolière russe pour en dénoncer le risque écologique.

Les militants ont nié avoir commis des actes de piraterie, accusant la Russie d'avoir pris illégalement d'assaut leur bateau dans les eaux internationales.

Le président russe Vladimir Poutine a estimé que les militants n'étaient «pas des pirates», mais qu'ils avaient «enfreint le droit international».

Le comité d'enquête russe, principal organe chargé des investigations criminelles, avait indiqué que les accusations pourraient être revues au cours de l'enquête.