La pratique des loisirs hivernaux comme le ski alpin et la motoneige sera en forte régression dans les Cantons-de-l'Est avec le réchauffement du climat.

Dans les Laurentides, le ski alpin demeurera praticable, mais le recul de la motoneige fera mal à l'économie locale, conclut une étude de la Chaire de tourisme Transat et du consortium Ouranos.

Ces pertes en saison hivernale ne seront pas compensées par les gains qui pourraient être enregistrés l'été, sur les terrains de golf, dans les campings et les parcs.

Cependant, l'industrie du ski alpin pourrait tirer son épingle du jeu si elle «investissait massivement» dans ses installations de fabrication de neige artificielle.

En particulier, cela permettrait à la région des Cantons-de-l'Est d'attirer des skieurs qui délaisseront la Nouvelle-Angleterre, qui sera encore plus touchée.

«Depuis plus de 30 ans, la fabrication de neige joue un rôle stratégique au sein du secteur du ski alpin au Québec. La hausse des températures (2020-2050) accentuera le besoin de recourir à cette stratégie pour minimiser l'amputation de la durée de la saison d'hiver.»

Au moment où le Québec vit un printemps légèrement plus frais que la moyenne, l'étude rappelle que l'an dernier, l'arrivée tardive de la neige et surtout l'incroyable vague de chaleur de mars ont écourté la saison de ski, ce qui a fait chuter de 8% la fréquentation des pentes au Québec et de 20% en Nouvelle-Angleterre.

À l'horizon 2050, les températures maximales en été devraient connaître une hausse de 0,7 à 4,2 °C, rappelle le rapport. En hiver, le réchauffement sera plus marqué, de 2,5 à 6,6 °C.

Dur constat pour la motoneige

Si les canons à neige peuvent sauver le ski, ils ne peuvent rien pour les motoneigistes.

L'étude prévoit une chute de 45% de la pratique de la motoneige dans les Laurentides, et ce, dès 2020, par rapport à la moyenne des années 1998 à 2008. «Les pertes économiques globales estimées pour la région se chiffrent à 79,8 millions», affirme-t-on.

En Estrie, «les motoneigistes seront sévèrement touchés par la variabilité du climat anticipée en 2020, affirme le rapport. L'industrie pourrait voir sa fréquentation diminuer de 65%» par rapport à la période de 1998 à 2008.

Cependant, affirme Michel Archambault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat, la méthodologie employée peut exagérer l'impact réel du climat sur la pratique de la motoneige.

«Le ski, pour que ce soit rentable, ça prend 100 jours d'opération et pour la motoneige, ça prend 60 jours, explique-t-il. Notre modèle prenait en considération 105 jours d'hiver alors que si on se concentre sur les 60 jours de janvier et février, l'impact est beaucoup moindre.»