Pour une rare fois au cours des dernières années, le Canada a été félicité par la communauté internationale pour son leadership dans l'élaboration d'une politique environnementale visant à protéger les eaux de l'Arctique.

Des documents dont La Presse Canadienne a obtenu copie démontrent qu'Ottawa fait beaucoup de pressions pour que soit déclaré illégal le déversement d'eaux usées ou de déchets sur tout le Territoire du Nord du Canada.

Par ailleurs, la proposition canadienne - soumise lors de négociations pour établir un code de conduite ciblant la marine marchande dans les eaux de l'Arctique -, a obtenu l'appui de plusieurs États, dont l'Allemagne et la France. Ces deux pays ont plutôt pris l'habitude ces derniers temps de critiquer Ottawa dans les dossiers liés aux changements climatiques et à la faune, notamment sur la question des phoques et des ours polaires.

Un représentant du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui détient le statut d'observateur officiel aux négociations qui se sont déroulées ces jours-ci à Londres, a déclaré que le Canada avait adopté un «bon leadership dans le dossier».

Les États membres de l'Organisation maritime internationale travaillent à l'élaboration d'un code de conduite obligatoire pour la marine marchande, qui emprunterait les eaux de l'océan Arctique, une voie maritime qui devient de plus en plus attrayante et praticable en raison de la fonte des glaciers. Ces discussions ratissent large, et comprennent la sécurité des marins et les normes de construction des navires, en passant par les règles à instaurer pour la protection de l'écologie de l'Arctique.

En septembre dernier, une rencontre informelle avait été tenue à Washington entre les États impliqués dans l'élaboration d'un document qui détaillerait les normes minimales à respecter en matière de protection environnementale. Selon le représentant de la WWF, Lars Erik Mangset, les critères étaient franchement bas. Mais lors de la rencontre de Londres, les négociateurs du Canada ont soumis des normes nettement plus élevées, lesquelles s'inspirent de la juridiction canadienne en la matière depuis les années 1970. Ces règlements prévoient notamment l'interdiction du déversement de bitume, de déchets d'hydrocarbure ou tout autre type de détritus dans les eaux canadiennes de l'Arctique.

La prochaine séance de travail dans ces négociations est prévue pour le mois de mai.