Quatorze militants de Greenpeace ont entamé lundi une nouvelle action de protestation contre les projets de forage du géant russe Gazprom dans l'Arctique, trois jours après avoir escaladé une plate-forme du groupe dans cette région, a annoncé l'ONG.    

Les militants ont intercepté un bateau qui doit acheminer les employés de la plate-forme pétrolière de Gazprom dans l'Arctique. Ils se sont « attachés à la chaîne de l'ancre » à laquelle ils ont aussi enchaîné un de leurs bateaux pour empêcher le navire de poursuivre sa route, précise Greenpeace dans un communiqué.

« Aujourd'hui, nous menons une action pacifique (...) pour faire en sorte que cette plate-forme arrête de souiller ces eaux pures », a déclaré Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International, qui participe à l'action.

Un responsable russe de l'ONG, Vladimir Tchouprov, a indiqué en fin de matinée sur la radio Écho de Moscou que les bateaux de Greenpeace se faisaient arroser d'eau à partir du navire affrété par Gazprom.

Vendredi, six militants de l'ONG, parmi lesquels M. Naidoo, avaient escaladé la plate-forme de Gazprom pour protester contre les projets de forage du géant russe dans cette immense zone dont les réserves sont très convoitées.

M. Tchouprov a par ailleurs précisé qu'aucun militant russe ne participait à l'action, en raison de la nouvelle législation russe qui place sous un contrôle très étroit les ONG bénéficiaires d'un financement étranger et engagées dans une « activité politique » sur le territoire russe.

« Depuis la modification de la législation russe, de telles actions sont risquées pour les citoyens russes », a déclaré M. Tchouprov, dans une allusion à la nouvelle loi prévoyant des peines allant jusqu'à deux ans d'emprisonnement.

Greenpeace dénonce les dangers de l'exploitation de l'Arctique et a entamé en juin une nouvelle campagne impliquant des acteurs, cinéastes, vedettes du rock et hommes d'affaires, pour faire de l'Arctique un sanctuaire vierge de forages pétroliers et de pêche industrielle.

En juillet, des militants de l'organisation ont bloqué les accès du siège du groupe anglo-néerlandais Shell à La Haye pour dénoncer un projet de forage pétrolier dans l'Arctique.

La Russie a fait du développement de cette zone une priorité stratégique.

Selon Greenpeace, Gazprom va devenir l'an prochain « la première compagnie à commencer la production commerciale de pétrole en mer dans l'Arctique ».

Or, l'ONG dénonce des opérations très dangereuses, l'Arctique étant « l'un des environnements les plus extrêmes et les plus hostiles pour forer du pétrole sur la planète » et juge que Gazprom n'est « pas préparé » à une éventuelle catastrophe dans le Grand Nord.