À peine un mois après l'entrée en vigueur de la nouvelle version de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, dont les pouvoirs ont pratiquement été réduits à néant lors du dernier budget, Ottawa se prépare discrètement à la modifier, a appris La Presse. Inquiet d'un «manque de transparence», le Nouveau Parti Démocratique (NPD) exige la tenue rapide d'une consultation publique.

«Ils savent qu'ils se sont trompés et maintenant, ils essaient de réparer leur bêtise en cachette», déplore la porte-parole néo-démocrate en matière d'environnement et députée de Halifax, Megan Leslie.

Les modifications à la loi sur l'évaluation environnementale, adoptées sans consultation grâce à une loi omnibus dans la foulée du budget, ont sensiblement réduit la liste des projets devant être soumis à une évaluation environnementale avant d'aller de l'avant. Un projet comme celui de l'exploitation du gisement d'Old Harry, par exemple, n'aurait pas (ou peu) eu à limiter ses activités à cause des potentielles répercussions environnementales s'il avait été lancé après l'entrée en vigueur de la réglementation en juillet. Ce changement de cap a causé une onde de choc chez les groupes environnementalistes et les partis de l'opposition.

Or, le gouvernement a décidé de tenir, sur invitation seulement, des rencontres avec les provinces, les Premières Nations et certaines ONG dans le but de modifier des règlements liés à la loi, eux aussi adoptés sans consultation. Le NPD aurait demandé de participer, ce qu'on lui aurait refusé.

«Pourquoi ce manque de transparence? C'est une très bonne chose qu'ils veulent changer les règlements, mais c'est aussi très inquiétant qu'ils le fassent en secret», dit Megan Leslie, qui a écrit hier une lettre au ministre de l'Environnement, Peter Kent, pour lui faire part de ses inquiétudes et pour demander la tenue de consultations publiques à l'automne.

L'attaché de presse du ministre, Adam Sweet, se fait rassurant. Selon lui, les rencontres que tient son patron au sujet de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale ne sont que des «préconsultations».

Il promet que les règlements seront publiés dans la Gazette officielle et soumis à l'opinion du public. «Nous voulons des premiers commentaires plus généraux, puis nous allons élargir», assure-t-il.