Un professeur de l'université du Texas, principal auteur d'un rapport favorable à la technique controversée de fracturation hydraulique présenté en février, a des intérêts financiers dans l'industrie, a révélé une association.

Les autorités de l'université ont indiqué ce week-end à l'AFP avoir ouvert une enquête. L'auteur de l'étude, Charles «Chip» Groat, n'a en revanche pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Dans le rapport qu'il avait présenté à la conférence annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science (AAAS), M. Groat, directeur adjoint de l'Institut de l'énergie à l'université du Texas, expliquait «n'avoir trouvé aucune indication directe que le +fracking+ avait contaminé des nappes d'eau souterraines».

Il avait aussi dit que ses travaux concluaient que de nombreux cas de contamination résultaient d'erreurs de traitement des eaux usées en surface provenant du forage mais pas du «fracking» en tant que tel.

M. Groat avait en outre affirmé devant la presse que son université avait refusé tout financement de l'industrie.

Mais une enquête menée par le groupe à but non lucratif «Public Accountability Initiative» (PAI) a révélé que M. Groat avait été membre du conseil d'administration du groupe énergétique texan Plains Exploration and Production Company, pendant plusieurs années.

Il a aussi été payé plus de 400 000 dollars en 2011 et détient une participation de 1,6 million de dollars dans le capital de la société, selon PAI.

La fracturation hydraulique, ou «fracking», est une technique controversée pour extraire du gaz naturel dans des couches de schiste.

Plus de 3000 forages ont été effectués en Pennsylvanie (est) ces six dernières années et 15 000 dans le nord du Texas, selon l'industrie.

Mais face aux risques et incertitudes suscitées par cette technologie dénoncés par les groupes de protection de l'environnement, plusieurs États, dont celui de New York, ont suspendu par précaution les autorisations de forage.

La fracturation hydraulique reste interdite en France.